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Front Populaire (1936- 1986)
L’expression “FRONT POPULAIRE” désigne un vaste rassemblement groupant les partis de gauche, les syndicats et de nombreuses associations, qui s’est constitué entre 1934 et 1936. La victoire électorale de mai 1936 a permis la constitution du gouvernement du Front Populaire.
C’est la monté du fascisme en Europe qui, en alertant l’opinion républicaine, permit à la gauche, jusque là très divisée, de commencer à se regrouper. parmi les premières tentatives faites en ce sens, il faut signaler en 1932-1933, la constitution du “Comité Amsterdam-Pleyel” dont les initiateurs furent Henri Barbusse et Romain Rolland, ainsi que la formation, en mai 1933, sous l’impulsion de Gaston Bergery, d’un rassemblement qui prit le nom de “Front commun”, auquel les communistes ne donnèrent pas leur adhésion.
Les émeutes qui ensanglantèrent Paris le 6 février 1934 alarmèrent les organisations de gauches, partis et syndicats. La grève générale du 12 février prouva, par son ampleur, que le monde du travail voulait riposter aux menaces fascistes. En Mars 1934 fut fondé le Comité de Vigilance des intellectuels antifascistes. Les organisations politiques prirent conscience de ce que, pour préserver les libertés démocratiques menacées à l’intérieur et à l’extérieur, par la montée du fascisme, l’union de forces républicaine s’imposait: en juillet 1934, après de brèves négociations, fut signé le pacte d’unité socialo-communiste. En mai 1935, le parti communiste décida d’adopter une politique positive en matière de défense nationale. a partir de la fin de ce mois, il multiplia les appels en direction du Parti radical.
Le 14 juillet 1935, un immense défilé, de la bastille à la Nation surprend par son ampleur tous les observateurs. Au stade Buffalo est prêté le “Serment du Front populaire”. La Ligue des Droits de l’Homme a joué un rôle majeur dans les rassemblements qui ont marqué cette journée: pour la 1er fois le Parti radical y est officiellement représenté. Les négociations entre les 3 partis vont aboutir le 10 janvier à la signature du Programme du Rassemblement populaire.
Parallèlement se développait le mouvement syndical. D’une part dans tout les pays se multipliaient les manifestations, notamment chez les fonctionnaires atteints par les décrets Laval. D’autres parts en septembre 1935, un accord était conclu qui prévoyait la fusion en une seule Confédération: de la Confédération Générale du Travail, où les socialistes étaient influents et de la Confédération Générale du Travail Unitaire, où dominaient les militants communistes. Cette fusion devient effective en mars 1936.
Aux élections législatives de 1936, le Front Populaire obtint 378 sièges contre 220 à ses adversaires. Cette victoire donnait confiance au monde du travail: un puissant mouvement de grèves se déclenchait. Le 4 juin 1936, Léon Blum formait le premier ministère de Front Populaire. Les communistes le soutinrent mais refuser d’y participer.
Le Front Populaire a accompli une œuvre législative considérable: création des congés payés; institution de la semaine des 40 heures; conventions collectives par branches professionnelles; nationalisation des usines de guerre; création de la SNCF et de l’Office interprofessionnel du blé; instauration du contrôle directe de l’Etat sur la Banque de France. Jamais encore en France des réformes sociales aussi nombreuses et aussi importantes n’avaient été réalisées en un aussi bref laps de temps. Ce qui a, peut-être le plus frappé les esprits de l’époque, ce furent les congés payés: ce thème a été magistralement repris par Fernand Léger, dans un immense tableau: “Les loisirs”.
Timbre imprimé en héliogravure d’après l’œuvre de Fernand Léger. Format horizontal: 36 x22. Vente anticipée à Paris le 1 février 1986 et vente générale le 3 du même mois.
Source: collection philatélique de la poste.