Trésor de Neuvy-en-Sullias -(Loiret)
juillet 2nd, 2011Trésor de Neuvy- en -Sullias (Loiret)
Bronze gallo-romain.
Le cheval de bronze du musée archéologique et historique d’Orléans est la pièce maîtresse du “trésor” gallo-romain découvert en 1861 à Neuvy- en -Sullias, une petite localité de l’Orléanais. Des ouvriers extrayant du sable dans une carrière éventrèrent une cachette maçonnée en briques qui contenait un important ensemble d’objets en bronze, d’un style très hétérogène.. Une série de statuettes fortement stylisées (danseuses, danseurs, sangliers…) d’inspiration et de technique gauloise, voisinait avec des pièces de tradition classique:” Bacchus enfant, Esculape, dieu de la médecine…), importées d’Italie ou fabriquées en gaule dans un atelier romanisé.
Le cheval, datant probablement du IIème siècle après J-C appartient à cette seconde catégorie. réalisé selon la technique de la cire perdue, il se présente tête dressée, patte avant gauche levée, sa crinière liée sur le sommet du front en une houppette à trois pointe. Les anneaux du socle semblent indiquer que la statue pouvait être portée au cours de certaines processions. Ce cheval sans cavalier est la monture est la monture d’un dieu invisible mentionné dans l’inscription du socle:” A l’Auguste Rudiobus, la Curie du (Vicus) Cassiacus a fait cette offrande en la payant de ses deniers. Servius Esumagius Sacrovir et Servius Iomaglius Severus ont pris soin de faire exécuter le travail”.
Il s’agit probablement d’un ex-voto offert par les notables des villages environnants, regroupés en “curies”, au dieu Rudiobus, que l’on a rapproché du dieu romain Mars, lui même assimilé à la vieilles divinité celtique Teutates, protecteur du groupe tribal. animal sacré par excellence dans la Gaulle antique, le cheval a fait l’objet de fréquentes représentations, apparaissant souvent lié à la “Déesse-écuyère” Epona. Plusieurs questions demeurent concernant l’origine et la fonction des objets découverts à Neuvy-en-Sullias.
provenaient-ils dune même sanctuaire ou bien d’endroits différents ? S’agissait-il d’un dépôt d’offrandes provenant d’un sanctuaire menacé par les invasions barbares et mis en lieu sûr par un fidèle vers la fin du IIIème siècle ? Est ce un butin récupéré par un bronzier et destiné à être fondu comme l’indique le caractère fragmentaire de certaines pièces? Quelques soient les circonstances, cette découverte nous a révélé l’un des exemples les plus saisissant de la statuaire gallo-romain.
Jean-Michel Charbonnier.
Timbre dessiné et gravé en taille-douce par Pierre Albuisson. Format vertical 36,85 x 48 mm. vente anticipée le 8 juin 1996 à Orléans. Vente généralisée le 10 du même mois.
Source: Collection philatélique de la Poste.