FLamant-rose
septembre 4th, 2006
Un bec énorme pour des proies microscopiques.
Le flamant rose et ses trois cousins constituent une famille d’oiseaux remarquables. Ce sont ni des oies, ni des cigognes, en dépit de leurs caquetages d’oies et de leur allure d’échassiers. On a découvert vers 1980, qu’en fait les flamants sont assez proches parents des anatidés, soit des oies et des canards. La ressemblance se trouve cependant au niveau des protéines du sang ! Deux choses sont dignes d’intérêt chez le flamant rose : d’une part son plumage rose, tirant parfois sur le rouge, ou au contraire pâlissant pour devenir presque blanc ; et d’autre part son bec arqué et démesurément grand.
La coloration du plumage dépend du régime alimentaire, car le flamant se teinte de rose en tirant la substance colorante des minuscules crustacés dont il se nourrit. En captivité, il est indispensable de lui procurer une quantité de crevettes, sans quoi son beau plumage perdra tout l’éclat, pour devenir blanc. Le bec curieux du flamant fonctionne comme un peigne fin ou un filtre, grâce à des milliers de lamelles, qui laissent passer l’eau, mais retiennent les créatures infiniment petites qui pillulent dans la vase.
Le flamant rose est un oiseau côtier lié aux eaux saumâtres : son habitat privilégié est constitué par les lagunes et étangs littoraux, notamment dans les deltas des grands fleuves comme le Rhône. Les groupes de flamants rose en « gagnage » sondent simultanément l’eau à la recherche d’invertébrés : le tête dans l’eau et les pattes remuant pour mettre en suspension la vase. Au repos, ils se tiennent souvent sur une patte et la tête fourrée dans les plumes. Il est capable de nager. Ce grand oiseau vole généralement en groupes : sa silhouette est typique avec le cou et les pattes allongés. Malgré la masse de l’oiseau, le vol reste direct et énergique. La quasi-totalité de la population française nicheuse se localise en Camargue dans un secteur de salins.
Le flamant niche en vastes colonies pouvant atteindre, parfois, plusieurs milliers de couples. Elles se situent sur les îlots vaseux. Les deux adultes construisent une coupe surélevée en terre où la femelle déposera l’œuf unique annuel. L’incubation est assurée pendant 28 à 31 jours par les deux partenaires. Les jeunes quittent le nid après dix jours et sont rassemblés comme dans une « crèche » sous la surveillance des adultes. Les parents les nourrissent d’un liquide nourrissant qu’ils versent dans le bec des rejetons. Ses derniers prennent leur envol au bout de 10 à 11 semaines. Après leur émancipation, ils réalisent une migration, généralement directe via la Méditerranée, vers l’Afrique du Nord. Le poids d’un adule va de 2 à 4 kilogrammes ; sa taille de 125 à 127 centimètres ; l’envergure de 135 à 155 centimètres.
La population nicheuse semble stable dans l’UE et serait de l’ordre de 25 000 couples. La destruction ou la transformation des zones humides, dues notamment à la pression urbanistique est la menace principale pour l’espèce. Il est aussi très vulnérable au dérangement. Ainsi, une unique perturbation peut occasionner l’échec reproductif de toute une colonie. Exemple : passage d’un hélicoptère à base altitude, oui même simplement un ballon gonflable d’enfant « dérivant » dans les airs. Considérant qu’une colonie peut compter parfois 20 000 couples (en Camargue par exemple) on comprendra aisément l’impact biologique de telles négligences.
Classe : Oiseaux ; Ordre : Phoenicoptériformes ; Famille : Phoenicoptéridés ; Espèce : Phoenicopterus ruber ;
