Palais Bourbon.
novembre 18th, 2007Palais Bourbon., originally uploaded by patriarch38.
Régimes spéciaux des «nantis »……mais qui sont les nantis de la République ?
Le gouvernement veut faire acte de justice et d’équité en alignant tous les français, sur le même régime de retraite, soit le régime général. Depuis quelques temps, les médias ne cessent de vilipender ces « nantis » de cheminots, qui avant les autres salariés des régimes spéciaux, entrent en résistance pour défendre un contrat de travail qu’ils ont signé avec leur employeur, (l’Etat), leurs garantissant, non pas des privilèges mais des compensations, dû aux contraintes qui leurs sont imposées. Horaires de travail : nuit, jour et même dimanches et jours fériés, sans oublier les autres astreintes. Pour pouvoir bénéficier d’une retraite à 55 ans, leurs cotisations aux charges sociales étaient majorées de 12% par rapport à celles du régime général, comme elles sont majorées de 1% en Alsace et le département de Moselle. Maintenant, on leurs demande de faire abstraction de ce contrat d’embauche.
Puisque régimes spéciaux il y a, parlons donc de celui de nos élus. A tout seigneur, tout honneur : le Président de la République. Sans remonter à l’ancêtre, prenons l’exemple du sortant : Chirac, avec tous ses cumuls de fonctions et en y ajoutant les indemnités que perçoit tout membre du Conseil Constitutionnel, il perçoit (retraites+ 12 000€ du Conseil : 30.800 euros mensuellement, et malgré ce « pécule », il est encore obligé de squatter un appartement chez un ami.
Sarkozy, s’il ne fait qu’un mandat, touchera 23 250 euros dont, comme tous les anciens présidents, les 12 000 euros mensuels de membres du Conseil Constitutionnel. Lui aussi va cumuler plusieurs indemnités de retraite. Quant à Fillon, il arrivera péniblement à 7 973 euros 33. Espérons qu’il ne va pas demander l’alignement sur celle du chef de l’Etat.
Quand aux députés de droite comme de gauche et centre, si leurs cotisations valent double leurs 15 premières années, il leurs suffit donc de passer 25 ans au Parlement pour cumuler 40 annuités de cotisations, et de percevoir leur retraite à 60 ans révolus (avant c’était à 55ans, on ne pourra pas dire qu’ils n’ont pas fait un effort.) Mais ils pourront toujours continuer à « parlementer », s’ils sont réélus et mettre en pratique le « travailler plus, pour gagner plus ». Ils peuvent aussi cumuler, celle de maire, de conseiller général ou régional, etc. Ce qui a changé, c’est qu’ils ne peuvent plus cotiser volontairement à la caisse de retraite de leur ancien corps de métier. (Caisse de retraite des fonctionnaires pour la plupart. Ils percevront tout de même les annuités qui leurs seront dû, avant leur entrée en politique). Je pense que celui qui a encore son nom, sur la plaque d’un cabinet d’avocats, lui, aura le droit de toucher les dividendes. N’oublions pas que eux aussi cumulent les mandats, donc les retraites. Pour un député lambda qui ne le sera que 5 ans, il percevra pour ce mandat, à 6o ans une retraite mensuelle de 1592 euros. Donc pour 5 années, beaucoup plus que moi, avec + de 40 ans de cotisation.
Idem pour les sénateurs. Cumul des mandats, et comme la presque totalité sont aussi retraités, cumul de salaire et de retraite. Certains sont même milliardaires et atteignent des âges canoniques. Je ne vous mets pas les noms, mais j’en ai tiré 3 au pif : 82, 82, et 85 ans. Je suis sûr qu’il y a plus vieux que l’avionneur.
Leurs indemnités mensuelles s’élèvent pour les uns et les autres, à un peu près : 6 702 euros 50(brut). Pendants les 15 premières années, le parlementaire cotisant double, verse mensuellement pour sa pension 1 111 euros 50 et le sénateur : 850 euros.
Le montant de leur retraite mensuelle est sensiblement la même :
5 ans de mandat : 1 592 euros brut.
10ans de mandat : 3 185, 81 euros
20ans : de mandat : 5 575,16 euros
25 ans de mandat : 5 973, 33 euros. (Brut)
C’est la somme maximale à laquelle ils peuvent prétendre puisque avec les 15 premières années (doublées), ils atteignent 40 ans de cotisation.
Mais rien n’empêche un député au bout de ses 25 ans, d’aller pantoufler au sénat comme le fait Raffarin. Va-t-il avoir le droit de cumuler toutes ces retraites ? Et que touchera sa femme en cas de décès ? Le jour où je lève le camp, ma vieille ne touchera que la pension de réversion qui sera amoindrie de 48% du montant actuel, juste de quoi ne pas crever la bouche ouverte, et encore ne pas tomber malade, au prix que sont les médocs, les consultations et les séjours en hôpital !
Tous les ans, leur caisse est en faillite. Bien que l’assemblée en tant qu’employeur a aussi cotisé pour une somme de 14,9 millions d’euros et que le versement des élus atteint 7,4 millions d’euros, les retraites payées aux pensionnés en 2006, en comptant une moyenne de 2 400 euros nets pas mois, ont atteint la modique somme de 60 millions d’euros. Presque 3 fois les recettes. Un trou d’environ de 38 millions d’euros. La caisse est renflouée grâce à une «subvention de l’Assemblée Nationale», extraite des crédits alloués chaque année au Parlement. Et c’est aussi le contribuable qui casque. Et ne venez surtout pas contester le bien fondé de ce calcul, car la réponse sera : «Cette méthode de calcul est faite, compte tenu de la précarité de notre mandat et de la pénibilité de notre fonction. » SIC !! Ce régime de retraite date de : 1904, je crois !!!!
Je voudrais bien entendre tous nos élus, de droite, gauche, centre et autres demander à Sarkozy de leurs infliger cet alignement sur le régime général, tout simplement pour…l’équité, si cher à notre président et ses média.
Je vous demande donc, à part bien sûr les milliardaires possédants, où sont réellement les nantis.
Ecoutez, je ris en moi-même, en pensant à une grève avec défilée sur les Champs-Elysée de tous nos élus, demandant à ce que cette loi leurs soit aussi appliquée.
D’accord, le Père Noël n’est pas pour demain.
Surtout que leur dernière mesure vaut son pesant d’or : le maintien de l’exonération de la redevance TV n’existera, à partir de 2008, que pour les handicapés. 850 000 personnes, âgées pour la plupart, qui en étaient exonérés jusqu’à ce jour, vont devoir la payer : soit 116 euros en plus avec les impôts locaux. Soit 97 millions d’euros qui iront directement dans les caisses de l’Etat.