1859-Jean Jaurès-1914
Jean Jaurès est un homme politique français, né à Castres (Tarn) le 3 septembre 1859 et mort assassiné à Paris le 31 juillet 1914 par Raoul Villain. Orateur et parlementaire socialiste il s’est notamment illustré par son pacifisme et son opposition au déclenchement de la Première Guerre mondiale.
1859-1885 : Jeunesse et formation
Jean Jaurès, de son nom d’état civil Auguste Marie Joseph Jean Léon Jaurès, est né à Castres en 1859 dans une famille de la petite bourgeoisie du Tarn (dont sont issues quelques brillantes carrières comme celle de Benjamin Jaurès, amiral et ministre de la marine en 1889). Son père, Jules Jaurès, négociant, n’a pas réussi et se replie sur une petite exploitation agricole de six hectares dans laquelle son fils passe son enfance et son adolescence jusqu’à l’âge de dix sept ans. C’est une époque où il connaît, non pas la misère, mais peut-être une certaine gêne qui lui fait toucher du doigt les difficultés du peuple. Sa mère, Adélaïde Barbaza, s’occupe de l’éducation des deux enfants du couple : Jean l’aîné, et Louis qui devint amiral et député républicain-socialiste.
Brillant élève, Jean Jaurès fait ses études au lycée Louis-le-Grand. En 1878, il est reçu premier à l’École normale supérieure en philosophie, devant Henri Bergson. En 1881, il termine troisième à l’agrégation de philosophie.
Devenu professeur, Jaurès enseigne tout d’abord au lycée Lapérouse d’Albi, puis rejoint Toulouse en 1882 pour exercer comme maître de conférences à la faculté des Lettres. Il donne également un cours de psychologie au lycée de jeunes filles de cette même ville.
Il se marie le 29 juin 1886 avec Louise Bois (1867-1931), fille d’un marchand de fromages en gros d’Albi, avec qui il a deux enfants :
Madeleine, née le 19 septembre 1889, décédée en 1951, mère de Jean-Jacques Delaporte (1910-1931);
Louis (Paul Auguste Marie Louis Jaurès), né le 27 août 1898 à Nontron (Dordogne). Engagé volontaire en 1915 à 17 ans, au 7e régiment de dragons, il passe aspirant au 10e bataillon de chasseurs à pied. Il est tué le 3 juin 1918 à Pernant (Aisne), village où l’armée allemande est arrêtée lors de Seconde bataille de la Marne et déclaré « mort pour la France ». Une stèle, surmontée du buste de son père, est inaugurée à quelques kilomètres du lieu de sa mort, à Chaudun, le 15 novembre 1936, en présence de Léon Blum, qui prononce un discours.
L’entrée en politique comme républicain (1885-1889)
Jean Jaurès, formé intellectuellement durant la difficile naissance de la Troisième République, entre en politique à 25 ans comme candidat républicain aux élections législatives de 1885. Il est élu[6], et siège à l’assemblée nationale parmi les républicains « opportunistes » où il soutient le plus souvent Jules Ferry. En 1889, Jean Jaurès n’est pas réélu.
La découverte du socialisme
Privé de son mandat de député en 1889, Jean Jaurès reprend son enseignement à la faculté de Toulouse. Il est reçu docteur en philosophie en 1892 avec sa thèse principale De la réalité du monde sensible et sa thèse secondaire en latin, « Des origines du socialisme allemand chez Luther, Kant, Fichte, et Hegel[7] ». Jean Jaurès continue également son activité politique. À partir de 1887, il collabore au journal La Dépêche du Midi de tendance radicale. Il devient conseiller municipal sur les listes radicales-socialistes, puis maire adjoint à l’instruction publique de Toulouse (1890-1893). Ses travaux intellectuels, son expérience d’élu local, sa découverte des milieux ouvriers et des militants socialistes, l’orientent vers le socialisme. Cette évolution s’achève avec la grève des mineurs de Carmaux.
En 1892, quand éclate la grande grève des mineurs de Carmaux, Jean Jaurès est à l’écart de la vie politique nationale. L’origine du conflit est le licenciement de Jean-Baptiste Calvignac, ouvrier mineur, leader syndical et socialiste qui venait d’être élu maire de Carmaux le 15 mai 1892 par “La Compagnie des Mines”, dirigée par le baron Reille (l’homme fort de la droite tarnaise), et par son gendre le marquis de Solages (député de la circonscription). Le prétexte motivant le licenciement est les absences de Jean-Baptiste Calvignac provoquées par ses obligations d’élu municipal. Ce licenciement est considéré par les mineurs comme une remise en cause du suffrage universel et des droits réels de la classe ouvrière à s’exprimer en politique.
Les ouvriers se mettent en grève pour défendre « leur » maire. Le président Loubet envoie l’armée (1500 soldats) au nom de la « liberté du travail ». En plein scandale de Panamá, la République semble ainsi prendre le parti du patronat monarchiste contre les grévistes.
Dans ses articles à la Dépêche, Jean Jaurès soutient, aux côtés de Clemenceau, la grève. Il accuse la République d’être aux mains de députés et ministres capitalistes favorisant la finance et l’industrie aux dépens du respect des personnes. Durant cette grève, il fait l’apprentissage de la lutte des classes et du socialisme. Arrivé intellectuel bourgeois, républicain social, Jean Jaurès sort de la grève de Carmaux acquis au socialisme.
Sous la pression de la grève et de Jaurès, le gouvernement arbitre le différend marquis de Solages-Calvignac au profit de l’ouvrier Calvignac. Solages démissionne de son siège de député. Jaurès est alors désigné par les ouvriers du bassin pour les représenter à la Chambre. Il est élu le 8 janvier 1893 comme socialiste indépendant malgré les votes ruraux de la circonscription.
Assassinat de Jean Jaurès.
Le pacifisme de Jaurès le fait haïr des nationalistes. Le 31 juillet 1914, sortant de son travail à L’Humanité, Jaurès se rend au Café du Croissant où il est assassiné par Raoul Villain, un étudiant nationaliste.
Cet assassinat facilite le ralliement de la gauche, y compris beaucoup de socialistes qui hésitaient, à l’« Union sacrée ». La grève générale n’est pas déclarée.
Le 29 mars 1919, le meurtrier de Jaurès sera acquitté dans un contexte de fort nationalisme.
Source Wikipédia :
PS j’ai beaucoup coupé, car il m’aurait fallu toute une semaine pour tout mettre !!