Vassily Kandinsky (1866-1944)
mars 1st, 2012Vassily Kandinsky 1866- 1944.
Vassily Kandinsky est né à Moscou en 1866 et mort à Neuilly-sur-Seine en 1944. Il étudie le droit avant de partir à Munich apprendre la peinture. Dilettante, il parcoure l’Europe et séjourne une année à Sèvres; en 1908, il se fixe à Murnau, un petit village de Haute-Bavière. Il découvre un art qui se passe de sujet; il publie “Du spirituel dans l’art”- ” Regards sue le passé” et organise les expositions du “cavalier bleu” (Der Blaue Reiter), et peint d’innombrables improvisations, impressions et compositions.
La première guerre mondiale le renvoie en Russie. Le désastre militaire et les révolutions le ruinent. Il s’impose dans de nouvelles structures artistiques et crée des musées. En 1921, il quitte Moscou pour toujours et accepte d’enseigner au Bauhaus (maison de la culture, Je pense), d’abord à Weimar, puis à Dessau et à Berlin. L’accession des nazis au pouvoir le contraint à l’exil. Il s’établit à Paris, car il parle correctement le Français. Il s’intègre dans la tendance d’un art “non-figuratif” et expose au musée du jeu de Paume en 1937. Puis c’est à nouveau la guerre: il montre son “art dégénéré” sous l’Occupation. il meurt à la libération sans prévoir l’extraordinaire fortune de l’abstraction.
L’œuvre reproduite est une aquarelle qui n’a pas de titre. Elle s’inscrit dans la continuité des peintures au graphisme de plus en plus libre, exécutées à Munich. Elle n’aurait ni haut ni bas s’il n’y avait à gauche le monogramme K et la date 1915. Jusqu’à la fin de 1917, l’artiste enlumine sur des feuilles de papier ce qui lui est impossible de peindre en raison de ses incessants déplacements. Ce jeu de lignes et de taches en suspens est en fait le crépuscule d’un mode d’expression individuel. Kandinsky se laisse, peu après, imprégner des principes constructivistes.
Cette aquarelle, longtemps oubliée, était accrochée à Vanves, chez le philosophe Alexandre Kojève. Ce dernier l’avait reçu de son oncle Kandinsky. Servait-elle de talisman entre deus exilés nostalgiques des bulbes d’or de kremlins inaccessibles ? Elle a été acquise en 2001, par la Société Kandinsky pour compléter le fond Kandinsky, légué au centre Pompidou par Nina Kandinsky. Plus qu’une belle image, c’est un sursaut de liberté face à l’apocalypse. (Christian Derouet)
Timbre mis en page par Michel Durand-Mégret. Imprimé en offset. Format: 36,85 x 48mm. Vente 1er jour à Paris le 5 mai 2003.
Source: Collection philatélique de la Poste.