Poison barbier
septembre 11th, 2007Il est l’esthéticien des poissons. (Il faut qu’il ait confiance pour s’aventurer dans la gueule du « loup ».
Faire la toilette et prodiguer des soins esthétiques à des poissons ! Voilà bien un métier pour le moins singulier. C’est précisément celui que pratique, à longueur de journée, et sans se lasser, le poisson nettoyeur, appelé aussi poisson –barbier.
On connaît un nombre assez élevé de poissons- barbiers, distribués principalement dans les mers chaudes, mais le plus classique d’entre eux est le petit labroides dimidiatus représenté ici. Ce petit poisson est intimement lié à la faune des récifs coralliens de l’océan Indien et du Pacifique occidental.
Une particularité remarquable en fait l’ami de tous les poissons. Se nourrissant naturellement de minuscules crustacés, le poisson- barbier a découvert un jour, que certains poissons souffraient de la présence de nombreux ectoparasites, c’est-à-dire de petits crustacés et autres animalcules qui se fixent sur leur corps à l’intersection de deux écailles et leur sucent le sang.
Le figaro a alors commencé à débarrasser ses compagnons de récif de leurs parasites gênants, tant et si bien qu’à l’heure actuelle, il est devenu un auxiliaire spécialisé, et même breveté dans ce travail de soigneur.
Il commence à se livrer à une sorte de danse devant le museau de son futur client, ce qui constitue une offre de service. Le poisson sollicité adopte une attitude caractéristique de détente, qui est une acceptation de service. Il s’agit en fait d’une remarquable opération de symbiose. Lorsqu’il est désoeuvré, le figaro se tient toujours en un point bien précis du récif, un peu comme le pas de porte de son salon, vers lequel se rendent les clients en quête de soins.
Il vit en harem, composé d’un mâle et de plusieurs femelles classées par rang hiérarchique. Si par hasard, le mâle disparaît, (maladie ou accident de travail.. qui sait à voir la photo !!) le femelle de plus rang se transforme, en très peu de temps, en mâle et en reçoit les insignes, c’est-à-dire les couleurs.
Comme pour les oiseaux, il y a une parade sexuelle. Le mâle et la femelle (en chef) nagent de concert, et la femelle nettoie le mâle, ce qui ne l’empêche pas de temps en temps à porter les mêmes soins à d’autres. Mais dès que le mâle se fait draguer par une femelle secondaire, elle lâche ses papouilles pour aller chasser l’intruse. Ce ballet continue, jusqu’à ce que les ouvertures génitales chez les deux partenaires aient atteint l’ouverture maximale et que les œufs et le sperme soient entraînés par le courent. Durant tout ce cérémonial qui dure plus d’une heure, la femelle secondaire continue à vouloir faire un ballet à trois, car elle aussi est en attente, mais le mâle la repousse continuellement.
Ceci est une observation, faite pas un aquariophile. Comme un aquarium est un endroit assez restreint, ce n’est pas sûr que le mâle, dans son milieu naturel, aurait eu le même comportement vis-à-vis de la femelle secondaire.
Classe : Ostéichthyens ; Ordre : Perciformes ; Famille : Labridés ; Genre & Espèce : Labroides dimidiatus.