André Messager
janvier 29th, 2010” Élégance, charme et grâce ” : comment échapper à l’excellente formule de Widor pour résumer l’art d’André Messager, qui fut vraiment l’un des plus grands compositeurs de l’école française d’opérette classique, mais qui de plus, a joué dans l’histoire de la musique en général, en France, un rôle prépondérant, tout en modernisant l’opérette et en l’ouvrant à des courants nouveaux.
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André Messager est né à Montluçon (Allier) le 30 décembre 1853. Dans sa famille, aisée à l’époque de sa naissance, on ne rencontre pas de musicien. C’est donc en dehors d’elle que se dessinera sa vocation. Il fait ses études chez les pères maristes où lui sont données quelques leçons de piano. Il a 14 ou 15 ans lorsqu’il reçoit les leçons d’un véritable professeur.
Brusquement ruinés, les parents du jeune Messager ne peuvent plus envisager pour leur fils de longues et coûteuses études. Ils obtiennent toutefois une bourse qui permet au jeune homme, alors âgé de 16 ans, d’entrer à l’école Niedermeyer. Messager apprend son métier dans d’excellentes conditions avec Gigout puis Saint-Saëns comme professeurs.
Il quitte l’école Niedermeyer en 1874. Pour gagner sa vie, il devient organiste à Saint-Sulpice. Pendant 10 ans, il s’en tiendra à ce métier de musicien pauvre. Cherchant de l’argent, il participera toutefois à plusieurs concours. Ainsi, en 1875, il compose une symphonie pour grand orchestre avec laquelle il obtient le prix attribué par la Société des Auteurs et Compositeurs. Cette œuvre est donnée en 1878 aux Concerts du Châtelet, dirigés par Colonne. Il compose également à cette époque deux cantates “Prométhée enchaîné” et “Don Juan et Haydée”.
Vers les années 1880, il se cherche, lorsque le hasard lui fait aborder le théâtre lyrique et décide ainsi de son avenir. Son éditeur lui demande de terminer l’opérette commencée par Firmin Bernicat, jeune musicien talentueux qui vient de mourir en laissant inachevée son opérette François-les-Bas-Bleus. Messager s’acquitte de sa tâche en composant 13 des 25 morceaux de l’ouvrage, en en terminant quelques-uns et se chargeant de l’orchestration. François-les-Bas-Bleus est représenté avec succès le 8 novembre 1883.
En 1883 il compose un recueil de mélodies. Messager commence à sortir de l’incognito, les théâtres s’ouvrent devant lui. Ses premiers succès : les opérettes La Fauvette du Temple (17 novembre 1885) et La Béarnaise (12 décembre 1885), chantée par Jeanne Granier, son ballet Les deux pigeons représentés sur la scène de l’Opéra (18 octobre 1886). Son opéra-comique Le Bourgeois de Calais (1887) et son opérette Le mari de la Reine(1889) sont des échecs. Par contre Isoline, conte de fée lyrique est bien accueilli.(1888). A cette époque Messager publie une série d’œuvres pour piano.
Parallèlement à celle de compositeur, Messager entame une carrière de chef d’orchestre. Il débute en 1892 comme chef wagnérien en dirigeant La Walkyrie à Marseille. En 1890, il avait fait représenter salle Favart son opéra-comique La Basoche, œuvre d’une rare qualité. Les années suivantes, Messager, qui a besoin d’argent, travaille souvent sur commande et ne donne pas le meilleur de sa production. De plus, il a des ennuis sentimentaux et divorce. Madame Chrysanthème (comédie lyrique) et Miss Dollar (opérette) ne sont pas des succès.
En 1894, à Londres, il présente une nouvelle opérette Mirette, composée en collaboration avec Miss Hope Temple, musicienne qu’il devait bientôt épouser… et dont il divorcera quelques années plus tard.
La fin du XIX° et le début du XX° siècle sont considérés comme la période la plus brillante de Messager. Comme compositeur, il s’associe aux librettistes Vanloo et Duval pour produire Les p’tites Michu (1897), Véronique (1898) avec le couple Jean Périer/ Mariette Sully, et Les Dragons de l’Impératrice (1905), opérettes qui furent représentées avec le succès que l’on sait. De 1899 à 1904, Messager assure les fonctions de directeur de musique à l’Opéra-Comique. Pendant 5 ans, il sera au service de la musique des autres. En particulier, il aide les compositeurs français. Nous devons à Messager la création à l’Opéra-Comique de Pelléas et Mélisande de Debussy.