Pont -écluse de St Amand
octobre 12th, 2010Le pont écluse de Saint Amand
En 1680, Vauban entreprend le remaniement complet de la fortification de Verdun et tire le meilleur parti possible de la disposition particulière de la Ville qui barre la vallée de la Meuse. Vauban conçoit un système défensif utilisant les eaux du fleuve de manière dynamique.
Pour protéger le flanc Sud (Pré-l’Evêque) et le rendre infranchissable pour l’assaillant, il fait construire un ensemble d’ouvrages permettant de provoquer volontairement une inondation en retenant les eaux en amont de Verdun.
Cet ensemble d’ouvrages comprend 3 ponts-écluses barrant les 3 bras de la Meuse, construits entre 1680 et 1687 : le pont-écluse Saint Amand sur le canal Saint Vanne, le pont-écluse Saint Nicolas sur le cours principal de la Meuse, le pont-écluse Saint Airy sur le canal Saint Airy. A ceux-ci sont ajoutées 3 vannes, destinées à réguler le cours des bras de la Meuse. Elles sont indispensables pour aider à la fermeture et à l’ouverture des ponts-écluses.
Construit de manière très solide avec ses piles massives et ses arches relativement étroites, le pont-écluse Saint Amand s’intègre parfaitement au rempart-digue, dont la continuité assure l’étanchéité de la retenue d’eau.
Deux coulisses ou rainures verticales sont creusées verticalement sur les faces internes des piles. La première coulisse, la plus en amont, reçoit des grilles ; la deuxième coulisse, la plus en aval reçoit les poutrelles formant barrage. Les opérations de descente et montée des grilles et poutrelles sont assurées par les treuils situés au-dessus de chaque arche dans le comble du bâtiment de manœuvre.
L’inondation sera tendue la première fois en 1687 lors du passage du roi Louis XIV à Verdun. Elle le sera à nouveau en 1780, 1785, 1814, 1815 et 1870.
Le pont-écluse Saint Amand est le dernier des trois ponts-écluses de Verdun à subsister. Unique en France, il est le seul à posséder encore son bâtiment de manœuvre avec tout son mécanisme. Il est un témoignage exceptionnel de la maîtrise de l’eau dans la défense de la cité.
Source: Verdun La vie