La poste aux armées. 14-18
janvier 25th, 2011La poste aux armées 14-18
Carte-lettre
Pour la correspondance des soldats
Le haut-commandement de l’armée française a très vite compris tout l’intérêt de la correspondance pour le maintien du moral des troupes. A l’inverse, en permettant aux familles de recevoir régulièrement des nouvelles de leur père, frère, fils, neveu ou cousin mobilisé, c’est le moral de l’arrière que l’on soutenait. Pendant toute la guerre, la Poste aux Armées a accompli des miracles pour permettre un acheminement rapide et régulier du courrier. Avec une organisation complexe, fondée sur les secteurs postaux, elle a permis à des millions de soldats de conserver un lien vital avec les leurs.
Toujours en vue de rationaliser le traitement du courrier, l’administration militaire a créé un formulaire spécialement destiné à la correspondance des armées en campagne. Celui-ci affecte la forme d’une carte postale, ce qui permet aux commissions de censure d’effectuer des sondages sans difficultés : pas d’enveloppes à ouvrir.
Le recto possède toutes les informations nécessaires à la distribution :
Nom, grade, corps de troupe et secteur postal de l’expéditeur.
Cadre ligné pour l’adresse du destinataire.
Mentions officielles précisant la nature du document (”Correspondance des Armées de la République”) et la nature de son affranchissement
(”Carte en franchise”)
Enfin, dans l’angle supérieur droit, le timbre-poste est remplacé par un cartouche patriotique représentant les drapeaux des nations alliées.
Le verso est réservé à la correspondance. Un avertissement sur le devoir de réserve de tout militaire figure en tête.
Cette carte-lettre, distribuée par l’administration militaire, était le moyen le plus simple et le plus pratique pour correspondre avec l’arrière. Il s’agit donc aujourd’hui d’un document très courant. Très précieux également, car il est souvent riche de renseignements sur l’état d’esprit des Poilus. Si la brièveté des textes du verso ne permet pas d’y trouver de longues descriptions, pas plus que des envolées lyriques ou littéraires, elle n’interdit pas, en effet, de glisser un petit commentaire plein de significations.