Le train jaune de Cerdagne..Pyrénées-Orientales.
mai 8th, 2011Le train jaune de Cerdagne.
Franchissant tout autant de ravins que de génération, le train jeune de Cerdagne est bien plus qu’un moyen de transport: c’est aussi une invitation au voyage pour ceux qui veulent découvrir dans toutes leur pureté les superbes paysages de cette terre catalane, au cœur des Pyrénées-Orientales. Gravissant opiniâtrement la montagne, franchissant vaillamment vallées encaissées et gorges abruptes, le “canari” comme l’appellent affectueusement ses fidèles, emprunte, sous ses allures débonnaires, l’une des plus audacieuses lignes ferroviaires jamais réalisées par l’Homme.
Sa construction remonte aux années 1900, il s’agissait alors de désenclaver la Cerdagne et de la faire entrer de plein- pied dans le nouveau siècle. Le chantier mobilisa des milliers d’hommes: tailleurs, mineurs, terrassiers, qui construisirent pas moins de 650 ouvrages d’art, dont le superbe pont “Séjourné”, avec ses 16 arches en pierres de taille eu l’audacieux pont “Gisclard”, unique en son genre avec ses haubans métalliques surmontant un pont suspendu.
Ce train acrobate entame son périple à Villefranche-de-Conflent, à 427 mètres d’altitude, pour le terminer, 63 km plus loin, à Latour-de-Carol, gare internationale située à 1231 mètres d’altitude, à proximité de la frontière espagnole. De la forêt du Conflent aux pâturages de Cerdagne, le petit train emprunte des pentes pouvant atteindre 6%, pourfend la roche au fil des tunnels, se faufile sur des corniches, négocie quelques 390 courbes, enchaîne brusques montées et redescentes…
Distillant une musique caractéristique de frottements métalliques et de bruissement d’air, il prend son temps pour laisser aux voyageurs, surtout ceux qui ont la chance l’été de monter en voiture découverte, le loisir de goûter la diversité des paysages et de vivre pleinement le contact direct avec la montagne. Si les machines sont capables d’atteindre la vitesse de 55 km /heure, il est rare qu’il se livre à de telles extrémités. Musarder fait plaisir du charme du voyage, et il faut compter environ deux heures et demie pour faire le trajet.
Utilisé jadis, non seulement pour le transport des voyageurs, mais aussi pour le trafic de marchandises et la desserte des mines de la région. Un temps menacé de fermeture avant d’être classé ligne touristique et de faire peau neuve grâce à une “grande révision générale” dans les années 80, le train jaune de Cerdagne vit aujourd’hui une seconde jeunesse avec l’essor du tourisme, convoyant chaque années, à la belle saison quelques 200 000 adeptes.
Source: Collection philatélique de la poste.
Timbre conçu par Jean-Paul Cousin d’après une photo de L.Develay/Klivade et de C Besnard. (La vie du rail). Imprimé en héliogravure. Vente anticipée le 14 juillet 2000 à Villefranche-de-Conflent et générale le 17 du même mois.