Les Îles Sanguinaires.
juin 25th, 2011
Les ÎLes Sanguinaires. Ajaccio-Corse -du- Sud.
“Figurez vous une île rougeâtre et d’aspect farouche: le phare à une pointe, à l’autre une vieille tour génoise où, de mon temps, logeait un aigle. En bas, au bord de l’eau, un lazaret en ruine envahi de partout par les herbes; puis des ravins, des maquis, des grandes roches, quelques chèvres sauvages, de petits chevaux corses gambadant, la crinière au vent; enfin, là haut, dans un tourbillon d’oiseaux de mer, la maison du phare avec sa plate-forme en maçonnerie blanche, où les gardiens se promènent de long en large; la porte ouverte en ogive, la petite tour de fonte et, au dessus, la grosse lanterne à facettes qui flambe au soleil, et fait de la lumière même pendant le jour…. Voilà l’île des Sanguinaires…”
Ainsi Alphonse Daudet, qui habita le phare des Sanguinaires en 1863, décrit-il cet archipel corse, dans l’une des “Lettres de mon moulin”. L’aigle, les chèvres et les chevaux ont aujourd’hui disparu et le lazaret n’a sans doute jamais accueilli de lépreux; jadis interdits en Corse. Mais la Grande Sanguinaire, chère au cœur de l’écrivain méridional, a conservé sa physionomie farouche.
La Grande Sanguinaire est le plus important des quatre îlots qui forment l’archipel. Pour tous les voyageurs qui prennent le bateau pour Ajaccio, la vue des îles sanguinaires signifie la fin du voyage. Disposées en sentinelles à l’entrée du golfe d’Ajaccio, ces îlots de porphyre rouge sombre prolonge la pointe de la Parata. On y accède depuis Ajaccio en empruntant une vedette au départ du port. la traversée offre une vue d’ensemble de la ville; on accoste ensuite la Grande sanguinaire où l’on découvre un point de vue splendide sur le golfe. Le phare à éclipses, un ancien sémaphore et la vieille tour en ruine évoquent, pour le promeneur, le récit d’Alphonse Daudet.
Concédées par Gênes, en 1503, à la famille ligure des Ponte” sous condition qu’elle y plante 800 ceps de vignes et 600 arbres fruitiers”, les Sanguinaires tireraient leur nom des îles voisines de Sagonarii, qui protègent l’entré du golfe de Sagone, au nord de celui d’Ajaccio.
Timbre dessiné et gravé en taille-douce par Claude Durrens. Format horizontal de 22 x 36 mm. Vente anticipée à Ajaccio le 1 juin 1996 et générale le 3 du même mois.
Source: Collection philatélique de la poste.
