Etude pour le rêve du bonheur.
juillet 20th, 2011“Etude pour le rêve du bonheur”.
1758-Pierre Prud’hon- 1823
Issu d’un milieu provincial, Pierre Prud’hon a commencé sa carrière par l’artisanat. Entré en 1774 à l’Académie de Dijon, il gagne le prix des Etats de Bourgogne et peut ainsi de rendre à Rome. Comme les artistes de sa génération, il y copie l’antiquité mais sans grand enthousiasme. Ses notes et croquis de l’époques au contraire que si l’artiste regarde vers le passé, ses goûts s’orientent vers Léonard de Vinci et le Corrège, dont les influences resteront sensibles tout au long de son œuvre.
Figure isolée et parfois contradictoire, personnalité tourmentée et douloureuse, Prud’hon se situe à la charnière de deux courants esthétiques: le néo-classicisme de David auquel il reste attaché et le romantisme dont il est l’une des premières figures. Républicain enthousiaste, il fut le, peintre favori de la cour impériale. Admirateur de J-Jacques Rousseau, il tenta, pour la société nouvelle dont il rêvait, de réhabiliter la grande tradition décorative dans de vastes allégories de peu d’émotion aux titres moralisateurs comme ” La Sagesse et la Vérité descendant sur la terre” ou “La Justice et la Vengeance divine poursuivant le crime”.
Certaines de ses peintures ont beaucoup souffert de l’excès de bitume à partir duquel cet amateur de clair obscur travaillait ses valeurs sombres pour créer un climat quelque peu mystérieux d’où émergeaient des figures à l’expression de douceur inquiète et mélancolique. Aussi, la critique s’attache, aujourd’hui, à lire l’œuvre de Prud’hon à la lumière de l’ensemble considérable de dessins et d’esquisses, qu’il a laissé.
En particulier dans ses grands nus, où la liberté et l’élégance d’une arabesque, rehaussée de craie blanche, cernent la forme en jouant sur toute une gamme d’accents sensuels et émotionnels. Une telle pratique bien peu dans l’esprit du moment, justifie pleinement le jugement d’Elis Faure qui voyait en Prud’hon le seul artiste français de l’époque qui avait senti à ce point le passage d’un mode à un autre. Il ajoutait: “Prud’hon est un musicien qui s’ignore. Chez cet amoureux de la forme tous se passe autour de la forme dans l’ombre chaude qui la fait fuir et l’accuse en profondeur…..
Maïten Bouisset.
Timbre : Dessin conservé au Cabinet des dessins du Louvre. Gravé en taille-douce par Pierre Albuisson. Vente anticipée à Toulouse le 12 mai 1995, et vente générale le 15 du même mois.
Source: Collection philatélique de la Poste.