Marcel Duchamp.
octobre 30th, 2011
Photo de :www.phil-ouest.com
Marcel Duchamp. “Neuf Moules Mâlic”
Personnalité hors du commun, figure emblématique de la seconde moitié du XXème siècle, Marcel Duchamp, occupe un place considérable dans le domaine de la création contemporaine. En 1912, alors qu’il a 25 ans, le peintre signe l’un de ses tableaux” Nu descendant un escalier N2″. Proche du cubisme par les couleurs employées, la peinture s’en éloigne par l’introduction du mouvement. Refusé en 1912 au Salon des Indépendants de Paris, ce tableau fut exposé un an plus tard à New-York lors de l’Armory Show. Il assura le succès de Duchamp aux Etats -Unis où il passera une partie de sa vie.
L’artiste décide alors d’abandonner pratiquement toutes les formes conventionnelles de la peinture et commence à travailler à son œuvre la plus énigmatique “La marié mise à nu par ses célibataires, même (Le grand-vert) qu’il laissera inachevée en 1923. Composée de deux panneaux en verre, cette œuvre a suscité un nombre considérable de commentaires où la religion, l’ésotérisme et la psychanalyse ont été mis à contribution pour tenter de décrypter cet ensemble de mécanismes qui, aujourd’hui encore, éveille la curiosité. “Sorte de légende moderne” selon André Breton, évocation du désir. “La mariée, “apothéose de la virginité” écrit Duchamp, domine de sa présence “Neuf Moules Mâlic” (Les célibataires) ainsi nommés par l’artiste: Prêtre, Livreur de grands magasins, Gendarme, Cuirassier, Agent de la paix, Croque-mort, Larbin, Chasseur de café et chef de gare.
En marge de l’élaboration du “grand verre”, Duchamp bouleverse le geste créateur traditionnel en inventant le ready-made, cet objet manufacturé (une roue de bicyclette, un porte-bouteille, un urinoir…) qui, placé hors de son contexte, signé et daté de l’artiste se voit promu à la dignité d’œuvre d’art. Duchamp dont l’humour est l’une des composantes clefs de sa production, prends un pseudonyme, “Rrose Sélavy”, et réalise son propre musée portatif, “la boite en valise”, où chacune de ses œuvres est miniaturisée. Alors qu’on le croyait occupé, pour l’essentiel, à jouer aux échecs, il prépare dans le plus grand secret “Etant donné: 1° la chute d’eau, 2° le gaz d’éclairage.” Cette œuvre peut-être lue comme le testament d’un artiste qui souhaita “ramener l’idée de la considération esthétique à un choix mental et non pas à la capacité ou à l’intelligence de la main”.
Maïten Bouisset.
Timbre: œuvre de Marcel Duchamp (1887-1968). Mise en page par Louis Briat, imprimé en héliogravure. Format 48 x36,85 mm. Vente anticipée à Rouen le 17 Octobre 1998 et généralisée le 19 du même mois.
“Neuf Moules Mâlic”: 1914-1914. Huile, fil de plomb, feuille de plomb sur verre: 66 cm x 101,2 cm. Musée nationale d’Art moderne. Paris (Dation 1997)
Source: Collection philatélique de la poste.
