Edit de Nantes.
janvier 12th, 2012
Photo: www.phil-ouest.com
Edit de Nantes (1598-1998)
Avril 1598: un édit est signé à Nantes par Henri IV, en route vers la Bretagne, dernier bastion à lui résister. Trente années de massacres, de tentatives de pacifications, de combats, d’intolérance ont passé sans qu’aient pu être réglés les rapports d’Etat catholique avec ses sujets protestants. La coexistence s’avérait nécessaire, mais encore fallait-il que le pouvoir royal ait les moyens et la volonté de l’imposer. Un texte législatif pacificateur fut établi en 93 articles, une annexe de 56 points dits “secrets” ou “particuliers” et des brevets. Qualifié en son préambule de “perpétuel et irrévocable”, tel fut bien le désormais célèbre “Edit de Nantes”.
Henri IV, bien au fait des plaintes et de ses sujets catholiques et de ses anciens amis et partisans de le “religion prétendue réformée”, souhaitait que chacun puisse prier Dieu, sinon d’une même façon, du moins “d’une même intention”. Cette volonté “œcuménique” fut reçue par le Pape Clément VIII avec réticence, puisqu’il déclara à la nouvelle de la promulgation de l’édit: ” cela me crucifie !”
Henri IV , roi de Navarre, avait abjuré le protestantisme en 1593 pour être sacré roi de France, mais connaissant bien les deux partis, il mit toute son autorité dans la balance pour régler le conflit religieux dans tout son royaume, de France et de Navarre. Il accorda amnistie pour le passé (il en imposera même l’oubli) et fixa les règles de coexistence pour l’avenir, rétablissant le respect dû à l’église catholique, autorisant, non sans restrictions, l’exercice du culte réformé en certains lieux, restituant aux “huguenots” les mêmes droits civiques qu’aux catholiques: droit de vendre, d’acheter, d’hériter. droit d’être admis dans les hôpitaux, les écoles et les université, accès aux charges et dignités…
Face aux résistances des Parlements (Paris et surtout Rouen qui n’enregistra l’édit qu’en…… 1609), le roi déclara: “Ce que j’en ai fait est pour le bien de la paix. Je l’ai fait en dehors, je la veux en dedans “.
Henri IV s’est voulu fédérateur de tous ses sujets. Or, il y a 400 ans, aucun autre pays d’Europe ne présentait un tel spectacle. Trop souvent, les religions d’Etat (incarnées dans le souverain) assujettissaient les cultes hétérodoxes avec violences et bonne conscience. L’Edit de Nantes a le mérite d’avoir su imposer le respect de l’autre et le pluralismes des consciences.
Timbre dessiné par Raymond Moretti et imprimé en offset. Format horizontal 22 x 36mm. Vente anticipée le 18 avril 1998 à Nantes et vente générale le 20 du même mois.
Source: Collection philatélique de la Poste.
