La Camargue…
février 20th, 2012La Camargue… Timbre: EUROPA
“Sur ces vastes espaces plats, l’eau circule à son gré. Elle n’est plus sollicitée par la pente et la pesanteur, mais, semble t-il, par un désir. Il faut s’éblouir pour distinguer le frisson de ses mouvements”. Ainsi Jean Giono décrivait-il la Camargue, royaume d’une nature. Une terre paradoxale où l’apparente sauvagerie ne résulte que d’une savante création de l’Homme. Ici, il a construit des digues, des canaux, pompé l’eau douce et salée, inventé une trilogie du sel, des taureaux et de 20 000 hectares de rizières au Nord.
Elle contient en germe le mythe d’une terre du bout du monde où l’eau, le ciel et la terre s’unissent dans un bruissement de roseaux qui laissent parfois s’échapper un vol de flamants roses. Depuis le Moyen -Âge, les Camarguais récoltent les “sagnes”, ces roseaux hauts et drus avec lesquels on confectionne des clôtures et des toitures. Les plus vastes de ces roselières enveloppent les étangs de Ginès ou du Charnier, alors que les sansouïres, cette zone lacustre inondée en hiver, laissent se développer les salicornes où évoluent, en même temps que cette végétation, chevaux et taureaux.
En été, ces marais se dessèchent et le sel qu’ils dispensent alors provient de la nappe phréatique et non de la mer, cette mer qui charrie son sable quand le Rhône dépose ses limons, se partageant à eux deux cette aire impossible, battue par le mistral. De ce combat entre le Rhône et la Méditerranée, se dessine l’étonnant delta de la Camargue. Le découpant d’ouest en est, deux fleuves frères: le Petit -Rhône et le Grand-Rhône, ont ainsi créé trois pays. La petite Camargue languedocienne, l’île de Camargue parsemée de ces étangs mystérieux, et la Camargue de Crau où la vase a comblé les tourbières. Fidèle à ses traditions singulières très attachées à son bestiaire, cette parcelle de terre mystique découvre aussi des hommes et des femmes garants de cette sensation d’éternité qui passe les siècles. (Elodie Baudion- Broye)
Timbre conçu par Christian Broutin, imprimé en héliogravure. Format horizontal: 26 x36mm. Vente anticipée à Strasbourg le 24 avril 1999 et généralisée le 25 du même mois.
Source: collection philatélique de la Poste.