Duke Ellington
mars 10th, 2012Duke Ellington 1899-1975.
Après avoir hésité entre arts décoratifs et musique, Edward Kennedy “Duke” Ellington, premier compositeur de Jazz à part entière, va transformer la musique afro-américaine en substituant à un jeu collectif plus ou moins spontané un langage orchestral élaboré. Ainsi révélera t-il au public blanc l’intérêt culturel du jazz sans renier les racines de son art.
Si l’importance du chez d’orchestre-compositeur a quelque peu occulté son talent de pianiste, il convient de souligner le rôle du matériau humain sans lequel son œuvre n’aurait pu atteindre l’ampleur qu’on lui connait. “Tout au long de sa carrière, écrit le poète Jacques Réda, Ellington saura, par une conjonction de flair et de chance parfois, s’attacher des talents qui ne fleurirent jamais que dans le climat favorable de l’orchestre, sorte de Pygmalion collectif capable “d’Ellingtoniser” ses recrues dans la mesure même où elle l’enrichissait de leur singularité”.
Dès 1926, puis au Cotton Club (1927-1931) se succédèrent des instrumentistes qui, comme autant de couleurs, vont déterminer des “périodes”: “Jungle”, avec les grognements et sourdines des trompettistes: Bubber Miley, puis Cootie Williams et la voix d’Adelaide Hall (Creole Love Call1927 et,, bientôt, ces piliers que deviendront les saxophonistes Johnny Hodges et Harry Carney; rythme plus élastique au contact de la mode swing et, surtout, avec l’arrivée de Billy Strayhom, compositeur-arrangeur-pianiste qui sera jusqu’à sa mort, en 1967, l’alter égo de “Duke” (Take the A Train “1941), tandis que s’imposent la virtuosité du contrebassiste Jimmy Blanton (Koko (1940) et le lyrisme du saxophoniste Ben Webster (Cotton Tail (1940). Tentations exotiques, impressionisme et jeu sur les couleurs de “Black And Fantasy à Black Brown And Beige, en passant par toutes les nuances du bleu, compositions aux dimensions symphoniques, musiques de film, concerts sacrés….Ellington aura eu recours à tous les moyens musicaux pour raconter l’histoire de son peuple et plaire à tous les peuples du monde. (Texte de Philippe Carles).
Source: collection philatélique de la Poste.