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Photo: www.phil-ouest.com

Michel-Ange (1475-1564) - [Esclave mourant- Esclave rebelle.]

Sculpteur du tombeau de Jules II et de la Chapelle des Médicis, peintre héroïque du plafond de la Chapelle Sixtine, architecte inspiré pour la Coupole de Saint-Pierre et auteur de sonnets admirables, Michel-Ange symbolise au plus haut niveau la figure et l’idée même du génie créateur. Formé à Florence dans l’atelier de Domenico Ghirlandaio, Michelangelo Buonarroti, dit “Michel-Ange” est très vite remarqué par Laurent de Médicis qui l’invite à séjourner dans son palais. Au contact de la collection d’antiques et de l’entourage humaniste du prince, l’artiste peut s’initier à la philosophie néo-platonicienne et forger les bases d’une pratique où l’homme est la mesure de toutes choses, le corps, le véhicule de l’expression, et l’art, une activité intellectuelle.

En 1502, Michel-Ange à 27 ans et reçoit la commande du “David”, première statue colossale d’un homme nu depuis l’Antiquité. Travaillé à le perfection, le géant de marbre dont le regard déterminé et les sourcils froncés sont l’expression de cette “terribilità”, propre à l’art du sculpteur, fut dressé en plein cÅ“ur de Florence et fit beaucoup pour la renommée universelle de son auteur.

Sous le pontificat de Jules II, Michel-Ange est appelé à Rome pour exécuter le tombeau du pape, projet grandiose sans cesse abandonné, retardé et repris, auquel il travailla dans la douleur pendant plus de 40 ans. Aujourd’hui, à l’église Saint-Pierre-aux -Liens de Rome, le monument ne comporte plus qu’un infime partie des plan de son auteur. Il est dominé par la figure de Moïse, à la musculature impressionnante qui semble frémir d’indignation et de courroux. Les deux autres sculptures du projet sont les Esclaves du musée du Louvre. A peine arrachés à leur gangue de marbre et contorsionnés, l’Esclave mourant comme l’Esclave rebelle, dans leur inachèvement même, ce “non-finito” cher à l’artiste, semble vouloir se dégager de cette matière qui les oppresse pour ne plus livrer que l’expression de l’esprit qui les habite.

Si le grand ouvrage qui occupa les dernières années de la vie de l’artiste est l’édification de la Coupole de Saint-Pierre de Rome, Michel-Ange ne cessa jamais de tailler la marbre. A 89 ans, à la veille de sa mort, celui qui se considérait passionnément comme un sculpteur, travaillait à une “Pietà”, bouleversante d’émotion et d’humanité, portant comme jamais la marque du sublime. (Texte de Maïten Bouisset)

Timbre dessiné, mis en page et gravé par Martin Mörck. D’après photo RMN-R.G.Ojeda Imprimé en taille-douce. Format 36,85 x 48mm. er jour de vente à Paris le 24.05.2003.

Source: collection philatélique de la poste.