Raucourt
août 16th, 2006Aujourd’hui, je vais faire court, aussi juste ce sujet.
En regardant cette ancienne carte postale, je suis obligé de penser à tous les animaux mâles qui se pavanent devant leurs « dames ».
Raucourt est le lieu de séjour lors de mon premier déplacement en 1958. C’était un petit bourg en Ardennes. Nous y logions en son extrémité, dans un baraquement en bois, avec un dortoir commun et un petit réfectoire. A cet époque, nous ne touchions encore pas les frais de déplacements, mais étions nourris et loger par le bourgeois. Je dois dire que pour des jeunes (nous étions 5 jeunes) c’était potable, mais cela ne devait pas l’être pour les anciens. D’ailleurs, dans le dortoir, il y avait inévitablement le coin des « vieux » (à partir de 30 ans : la jeunesse est cruelle) et celui des minots.
Nous créions dans ce bourg un peu d’animation, car la jeunesse est turbulente. La maraude était une de nos occupations favorites, et comme les gens surveillaient leurs biens, il y a eu pas mal de cavalcades. Nous avions aussi, une fois, délayé dans un seau, le bleu (celui qui nous servait à tirer les traits sur les pierres ou les dalles), et y avions fait faire trempette aux oies bien blanches du paysan qui nous faisait le plus de « misère » (le pauvre). Inutile de vous dire que le lendemain c’était la ruée.
Le chantier était au « bled » plus loin, La Besace. Une ferme que nous avons rebâti, toute en pierres taillées et assisées, corps de logis et écuries comprises. (Payée par les dommages de guerre). Pour une écurie, ça me faisait mal de voir ça. Enfin !!
Les villages ou lieux dits avaient des noms surprenants : tel que La Besace,, La Cassine (petite maison isolée en vieux français), l’Echelle, l’Ecaille, La Berlière, La Sabotterie, et même : La Petite Commune. Et j’en passe.
Nous partions le lundi de bonne heure de Verdun, et revenions le samedi après midi. Samedi soir et dimanche soir : j’allais au bal. Donc le lundi, je ne voyais pas une once du paysage que notre camionnette parcourait : je finissais ma nuit, ou plutôt , la commençais dès que j’étais assis !