Aide aux réfugiés (1937)
octobre 16th, 2012Les réfugiés à la suite de la guerre civile espagnole (1936-1940)
La Guerre civile espagnole, qui opposa républicains et nationalistes, débuta en 1936 et s’acheva par
la défaite du camp républicain en avril 1939. Elle entraîna des déplacements importants de
populations, civils fuyant la guerre comme militaires vaincus, parmi lesquels les brigadistes
internationaux engagés volontaires. Les premières phases de la guerre d’Espagne conduisirent, en
1937 et 1938, au repli vers la France de 40 à 45 000 personnes environ. La chute de la Catalogne en
janvier 1939 amplifia considérablement le mouvement, 465 000 Espagnols environ entrant alors
sur le territoire, parmi lesquels 170 000 civils qui se dirigèrent, en raison de leur proximité avec la
frontière pyrénéenne, vers les départements du Sud-Ouest de la France. Face à cet afflux anticipé
mais sous-estimé, les autorités françaises mirent en place des camps de fortune sur les plages du
Roussillon : Argelès, Barcarès et Saint-Cyprien. Le temps de l’urgence passé, des replis furent
organisés dans l’ensemble des départements du Centre et du Centre-Ouest, pour les femmes et les
enfants ; dans l’Aude, à Bram notamment, pour les vieillards ; dans les Pyrénées-Orientales, à
Rivesaltes, pour les Catalans ; et dans les Pyrénées-Atlantiques, à Gurs, pour les brigadistes
internationaux et les Basques. Parallèlement, 10 à 12 000 républicains espagnols débarquèrent en
Afrique du Nord.
Les camps furent d’abord placés sous administration militaire sous la direction du général Ménard,
en charge de la coordination de l’accueil de tous les réfugiés espagnols. Les chefs de camps furent le
plus souvent des gendarmes, des gardes mobiles ou de simples soldats. Après l’armistice de 1940,
ils revinrent au ministère de l’Intérieur par la loi du 1er novembre 1940.
La politique menée varia au gré des événements internationaux : l’entrée en guerre de la France et
l’armistice en premier lieu. Le rapatriement ou la « Nouvelle émigration », notamment vers l’Amérique latine (Mexique et Chili en particulier), furent d’abord prônés et facilités par le recours à deux associations spécifiques, le SERE (Service d’évacuation des réfugiés espagnols) créé le 31 mars
1939, et la JARE (Junte d’aide aux républicains espagnols) qui naquit à l’été 1939. C’est ainsi qu’en
juin 1939, on ne recensait plus sur le territoire national que 160 000 réfugiés dont 80 000 miliciens
environ. Dans un second temps, les réfugiés restants, jusqu’alors interdits de travail pour des
raisons de protection de la main-d’œuvre nationale, furent invités, après passage devant une
« commission de criblage », à participer à l’effort de guerre via des travaux réalisés pour l’armée
dans le cadre de « compagnies de travailleurs étrangers » (CTE), créées par le décret du 12 avril
1939. Enfin, afin d’éviter une concurrence sur le marché du travail, la loi du 27 septembre 1940
transforma, après l’armistice et la démobilisation, les CTE en « groupements de travailleurs
étrangers » (GTE).
Pendant l’Occupation, les autorités allemandes y eurent recours dans le cadre de l’organisation Todt et ouvrirent des bureaux de recrutement pour partir travailler en Allemagne.
Considérés comme des prisonniers de guerre, ils firent l’objet de déportation vers le camp de
Mauthausen, camp de travail pour les prisonniers politiques à partir de mai 1939.
Source: internet