Abbaye de Chancelade.
décembre 18th, 2012Abbaye de Chancelade.
Ce timbre de la série touristique représente l’abbaye de Chancelade, en Périgord, un exemple intéressant des vicissitudes de la vie monastique, liée à l’histoire de la civilisation en France, où ont été si longtemps associées vie religieuse et vie politique.
Les premiers bâtiment sont construits vers 1130, par des moines vivant sous la juridiction de leur évêque, jusqu’au jour où l’abbaye, enrichie à cette époque de foi qu’est le XIIIème siècle, passe sous l’obédience direct directe du Saint-Siège, qui lui assure les droits d’asile, de sauvegarde et de franchise. L’affaiblissement de la foi au XIVème siècle entraîne une première décadence du monastère, dont s’emparent les anglais, repoussés quelques temps par Du Guesclin.
Une deuxième décadence est contemporaine des guerres de religion: les calvinistes, maîtres de Périgueux, pillent le monastère. La restauration sera l’œuvre d’Alain de Solminihac, abbé depuis 1623: reconstruction et réforme sont une telle réussite que de grandes abbayes de France et de l’étranger réclament des moines de Chancelade pour diriger leur rénovation.
A l’issue d’une grande période de calme, la Révolution de 1789 supprime les ordres religieux; les scellés apposés sur ce “bien national”, ne sont pas une protection suffisante: les religieux se cachent, émigrent ou sont déportés, et plusieurs constructions sont ruinés. On aperçois ici deux bâtiments orientés au Sud: l’église romane, qui appartient maintenant à la commune, et le “Logis de Bourdeilles” du nom de l’un des abbés. Au delà s’étend l’emplacement des cloîtres détruits en 1793, mais on peu voir encore, ordonnés autour de la cour intérieure, un bel ensemble de commun.
Le cuvier, du XVème siècle, en berceau surbaissé, contient encore deux cuves très anciennes, où la vendange était déversée par les orifices du sommet. Les écuries en plein cintre, étaient abritées par une charpente colossale en carène de vaisseau. Le moulin, fortifié, était flanqué d’un pont- levis à l’Ouest, et d’un chemin de ronde à l’Est.. Les ateliers des moines forment un corps de bâtiment couronné d’une splendide balustrade. C’est aussi l’extérieur du logis de l’abbé qui est intéressant ( bien qu’on y admire une cheminée du XVème siècle ornée de fresques gothiques), construit en plusieurs époques, il possède au levant une belle terrasse posée sur une galerie voûtée.
Timbre dessiné et gravé en taille-douce par Claude Durrens. Format horizontal 36 x 21,45mm. Vente anticipée à Chancelade le 20 juin 1970, et générale le 22 du même mois. Retiré à la vente, le 15 septembre 1972.
Source: Catalogue CEF et Argus du Timbre.