Coelacanthe
septembre 18th, 2006La biologie du coelacante.
Le coelacanthe actuel,Latiméria Chalumnae, date du début de l’époque dévonienne, il y a 410 millions d’années. Il mesure jusqu’à 1 mètre 50 et pèse jusqu’à 100Kg. Les mâles adultes sont généralement plus petits que les femelles. La coloration est bleu foncé avec des marques distinctives blanches.
Le coelacanthe a emprunté de nombreux caractères aux poissons cartilagineux, comme les requins, ainsi qu’aux poissons osseux. Comme le requin, il a une valve à spirale au niveau de l’intestin, pour augmenter la surface et ainsi mieux absorber la nourriture. Comme le requin, il a comme épine dorsale un long tube cartilagineux rempli de liquide, ce qui fournit un support ferme mais flexible pour les muscles. Par contre, il a une tête osseuse, des dents et des écailles. C’est le seul vertébré qui dispose d’un joint intracrânien, ce qui lui permet, comme les grenouilles, de lever la mâchoire supérieure en même temps qu’il abaisse sa mâchoire inférieure et d’engloutir, ainsi, de grosses proies.
Encore, surprenant, il est un ovovivipare : il donne naissance à des jeunes vivants, et il a fait cela longtemps avants que les premiers mammifères n’apparaissent. Les femelles pondent des œufs da la taille d’une orange, qui éclosent à l’intérieur. Les embryons consomment leur poche vitelline, ainsi que les œufs non-éclos. Certains indices laissent à penser qu’ils obtiennent nourriture et oxygène de leur mère. Mais il reste encore beaucoup de mystère. On ignore combien de fois les coelacanthes se reproduisent, leur période de gestation, où les jeunes vivent, et quel est leur taux de croissance.
Le poumon résiduel, empli de graisse, n’est plus fonctionnel et il ne s’est pas non plus transformé en vessie natatoire hydrostatique. Comme chez les autres poissons, ce sont maintenant des branchies qui assurent la respiration. A noter aussi la morphologie du cœur, qui est entièrement linéaire…. Cela à de quoi surprendre si l’on pense, en accord avec les thèses classiques, que le coelacanthe est proches des formes « qui ont mené aux vertébrés tétrapodes. Il existe aussi de nombreuses analogies entre requin et coelacanthe : au niveau des glandes hormonales, du système permettant la compensation de la pression osmotique de l’eau de mer et pour ce qui est du métabolisme de l’azote.
Si le coelacanthe venait à disparaître, il laisserait sans réponses de nombreuses questions, dont celle de la place du poisson dans l’évolution de la préhistoire. Est-ce le coelacanthe, avec ses nageoires primitives en formes de membres, ou le dipneuste, ce poisson à poumons et branchies capable de respirer de l’air que d’extraire de l’oxygène de l’eau, qui serait le plus proche de la lignée qui a conduit les amphibiens, et donc au reste des tétrapodes, jusqu’à nous ? la question reste posée.
Contrairement aux dipneustes qui ont changé depuis leurs origines, il y a 460 millions d’années, le coelacanthe n’est pas cette fenêtre sur le passé que ses découvreurs espéraient. Bien qu’il ressemble beaucoup à ses ancêtres fossiles : « le coelacanthe actuel est un animal hautement spécialisé et extrêmement sophistiqué, qui ne fonctionne certainement pas de la même manière que ces ancêtres d’il y a 400 millions d’années » dit Burton. « Il n’est an aucun cas ancien ou primitif. Il a trouvé des solutions uniques aux problèmes aux quels il était confronté »
Nous pouvons seulement dire que ce poisson ouvre un grand champ de recherches à la science.