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De l’aurore au crépuscule voir plus …

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Moutier -D’Ahun

mars 13th, 2013

Moutier-D'Ahun
Photo:www.phil-ouest.com.

Moutier- D’Ahun (Boiseries)

Beaucoup d’amateurs et de touristes connaissant mal la Creuse apprendront, par ce timbre, l’existence des boiseries du Moutier - d’Ahun. L’administration des Beaux -Arts, elle même, leurs attachait peu d’importance, puisqu’elle en a laissé la restauration à un prêtre zélé et averti qui fut curé de Moutier de 1904 à 1963.

La localité est bâtie à 20 km au sud -est de Guéret dans un paysage d’une harmonieuse poésie, sur les bords de la Creuse dont les eaux claires sont enjambées par un pont médiéval. Le site est voisin de l’antique voie reliant l’Auvergne au Limousin, et d’un domaine gallo-romain au nom celtique “Acitodunum”, devenu au Xème siècle “l’Ak-Dunn”, dont le seigneur donna des terres aux moines d’Uzerche pour y établir une filiale. La fondation connut des vicissitudes habituelles aux cours des âges: activité attirant colons et ouvriers, influence et prospérité croissantes, constructions plus étendues, puis dommages causés par la guerre de Cent-Ans et durant les guerres de religion, sièges et incendies détruisant le monastère et une partie de l’église.

L’édifice, dont le plan primitif était la croix latine, fut réduit dès le milieu du XVIIème siècle, à ce qu’il est de nos jours. Le beau portail, seul vestige de la partie gothique, donne accès à un jardin dessinant l’ancienne nef. Au delà se dresse le clocher roman, qui domine le carré central du transept: du chÅ“ur et de l’abside, l’architecture intérieure est éclipsée par l’intérêt qui se porte tout de suite sur les boiserie. En effet, au cours des travaux de réfection, les moines de Moutier- D’Ahun , qui devaient “fournir le bois nécessaire” passèrent, il y 300 ans, un traité avec un “maitre sculpteur auvergnat”. Simon Baüer: ils commandaient un retable pour encadrer le maître-autel, des stalles surmontées de panneaux décoratifs et une grille de clôture pour le chÅ“ur. L’ensemble que Baüer effectua en partie seul, fut réalisé, selon les dates apparentes entre 1673 et 1681.

Les stalles s’alignent de part et d’autre, le long du mur Nord et du mur Sud, sur deux rangées, 8 à l’étage supérieur et 5 à l’inférieur. Les accoudoirs ainsi que les “jouées” qui limitent les places (l’une d’elle est le sujet de la figurine du timbre), présentent une abondante décoration. Les motifs, comme souvent dans les ornementations religieuses, s’inspirent de sujets les plus profanes: levrette, chiens, enfant chevauchant un dauphin ou poursuivant un écureuil sur un chêne, homme au torse nu portant sur la tête une corbeille de fruits, buste de femme, ou, comme sur cette image, un corps de sirène..

Par cette diversité, l’artisan a vraisemblablement voulu symboliser l’étroite communion de la création avec son créateur. , mais l’inspiration n’est pas sans lien avec la technique, dérivée de la forme même du matériau brut. Cette décoration très “fouillée”, dont la vogue serait venue d’Italie, était très appréciée en ces régions ou la pierre tendre faisait défaut et où abondaient chênes et châtaigniers, ébauchant des suggestions de forme et sollicitant l’imagination et la main de l’artiste.

Patiemment nettoyées, pieusement mises en valeur, ces Å“uvres sont admirablement conservées. Leur symbolisme puissant, leur poésie délicate, leur perfection d’exécution donnent l’impression immédiate de la maîtrise, et leur ensemble présente le plus remarquable spécimen d’un art qui fleurira dans le centre de la France durant tout le cours du XVIIIème siècle.

Timbre dessiné et gravé en taille -douce par Jacques Combet. Format vertical 36,85 x 48mm. Vente anticipé à Moutier- d’Ahun le 26 mai 1973 et générale le 28 du même mois. retiré de la vente le 10 mai 1974.

Source: feuillet N°236 du Catalogue CEF avec l’illustration ci dessous..

Moutier-D'Ahun . Boiseries

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