Année Européenne de la Nature 1970.
avril 17th, 2013Année Européenne de la Nature 1970. (Flamant Rose)
Le Conseil de l’Europe a lancé , en 1970, par l’intermédiaire d’un des ses comités spécialisés, l’Année Européenne de la Conservation de la Nature, qui prolonge l’initiative si intéressante de 1969, la Charte européenne de l’eau. cette campagne veut susciter dans le public, une prise de conscience individuelle et promouvoir une coopération entre les Etats membres. L’opinion doit comprendre l’étendue de nos ressources naturelles: air, eau, paysage, vie sauvage…Elle doit se soucier du caractère et des effets des facteurs humains sur ces ressources qui ne sont pas inépuisables. Chacun doit mesurer ses responsabilités individuelles et sociales: l’Homme n’a que trop tendance à souiller, dégrader, détruire la nature; il dispose heureusement de pouvoirs, pour sauvegarder, améliorer , aménager ce milieu naturel et le faire correspondre à ses plus hautes aspirations.
Le Conseil de l’Europe pousse en même temps les Etats membres à coopérer à l’étude et à la solution des problèmes posés en ces domaines, afin d’aboutir à des décisions propres à assurer la conservation, la gestion et la mise en valeur de ce capital commun constitué par les ressource de l’Europe et les qualités de son milieu naturel. La figurine émise à cette occasion illustre bien la gestion générale, par le cas concret des conditions d’existence en Europe du Flamant rose, ou “phoenicopterus ruber roseus” Pall. C’est un très bel échassier, dont la couleur et la silhouette caractéristique sont connues de tous, et un migrateur capable d’effectuer des déplacements fort long dont nous savons peu de chose.
Les colonies de flamants roses s’établissent dans des endroits écartés, où elles vivent dans les eaux saumâtres peu profondes. Leur nourriture consiste en matières organiques, crustacées , coquillages, graines, insectes, larves, petits poissons qui sont contenus dans la vase salée des lagunes. Leurs nids de boue sont coniques: la femelle y pond deux œufs blancs, qu’elle couve pendant 30 jours, relayée par le mâle. Les jeunes sont gris-brun, et mettent à peu près 3 ans à prendre la teinte adulte. Il séjournée, en Asie, en Afrique et en deux régions d’Europe: ce sont les “marismas” du Guadalquivir en Espagne et, dans notre pays en Camargue, seul endroit de nos contrées où, il est apparemment l’habitude de nicher. Le problème qui se pose est le suivant: si l’on signale depuis 67 quelques nids dans les “marismas”, il se révélait en 1970 que la reproduction en Camargue, jadis régulière et abondante, devenait intermittente et rare.
Le fait est attribué à différents facteurs, élévation du niveau de la masse liquide, adoucissement d’une eau autrefois plus saumâtre, trouble causé par les incursions de visiteurs, braconniers, chasseurs, par des déplacements d’autres animaux, par les passages d’avions et d’hélicoptères , ces éléments étant ressentis comme des menaces par ces êtres farouches et désarmés.
Si les hommes désirent garder ces oiseaux en Europe, ils doivent leurs assurer la protection de leurs conditions de vie et de nidification, dans le cadre qui était et doit rester leur domaine d’élection, ces paysages de Camargue dont ils font partis et auxquels ils donnent une vie et une animation si particulière.
Timbre dessiné et gravé en taille-douce par Robert Cami. Format vertical 21,45 x 36mm. Vente anticipée le 21 mars 1970 à Paris. Générale le 23 du même mois et retiré de la vente le 9 avril 1971.
Source: Feuillet N°128 du Catalogue CEF et de l’Argus du timbre. Illustration du feuillet ci-dessous de R.Cami.