Le Grèbe castagneux
novembre 18th, 2006C’est le plus petit grèbe d’Europe.
Connu aussi sous les noms populaires de « grèbion » et de « petit grèbe », le grèbe castagneux est très largement répandu en Europe. Néanmoins il est extrêmement difficile à observer durant la belle saison et c’est en hiver qu’il faut le voir évoluer sur les lacs et les grands étangs. La plupart des grèbes castagneux qui animent nos plans d’eau, pendant les mois froids, proviennent des populations d’Europe septentrionale qui migrent chaque automne vers le sud. Les ornithologues ne connaissent pas les voies aériennes qu’emprunte cet oiseau, qui vole de nuit.
Il est immédiatement identifiable à sa petite tête ronde, son petit bec mince aux commissures pâles souvent visibles et son inimitable façon de flotter comme un bouchon, l’arrière du corps tronqué. En période nuptiale, le castagneux se reconnaît à ses joues, sa gorge et son avant du cou brun-roux contrastant avec le reste du plumage brun sombre et la tache jaune pâle qui marque la commissure du bec. En plumage d’hiver, le castagneux revêt une coloration assez uniforme. Le contraste entre la gorge, l’avant du cou et les flancs chamois d’une part, et la calotte, la nuque et les parties supérieures brunes d’autre part, est moins net. La tache clair aux commissures s’estompe et est à peine visible.
Le régime alimentaire de ce minuscule grèbe, de 21 à 24 cm pour un poids de 135 à 27 grammes,et une envergure de 40 à 42 cm, consiste en insectes, mollusques et en très petits poissons. De nature farouche, il plonge à la moindre inquiétude. Il peut tenir une vingtaine de seconde immerger et file comme une flèche dans les eaux, le plumage tout argenté de bulles d’air. Effrayé ou poursuivi, le grèbe castagneux ne songe guère à s’envoler ; plonger semble bien être son seul salut. Il fait surface assez loin de son point de disparition, étant passé maître dans le camouflage, sa tête complètement cachée dans une touffe végétale.
Au printemps, le grèbe castagneux, s’il n’a pas migré vers le nord, choisit un territoire approprié et le défend sauvagement contre toute intrusion d’un congénère. C’est là que le couple va construire son nid, qui est placé sur une touffe de végétaux, ou parmi les branches d’un saule, au ras de l’eau. La femelle y dépose 5 à 6 œufs, dont l’incubation est assurée par les deux parents, pendant une période de 20 à 23 jours. Des secondes ou des pontes de remplacement peuvent être effectuées jusqu’au début du mois d’août. C’est semble t’il le mâle qui soigne les petits pendant qu’ils grandissent, tandis que la femelle couve à nouveau. C’est le seul grèbe européen qui a assez régulièrement deux couvées par année.
Classe : Oiseaux ; Ordre : Podicipédiformes ; Famille : Podicipédidés ; Espèce : Podiceps ruficolis.