l’Antilope Saïga.
janvier 3rd, 2006Menacées par les braconniers pour ses cornes, les mâles n’arrivent plus à assumer leur descendance.
L’antilope Saïga porte ce nom du Russe. Saïga voulant dire : antilope, et Tatarica désignant la région de Russie où elle est fréquente. Parmi les antilopes, animaux élégants, aux bonds rapides et harmonieux, l’espèce dit : Saïga fait exception. De taille lourde et trapue d’un gros mouton, de couleur brun grisâtre, elle possède un nez massif, arrondi vers le ciel ! La conformation particulière du nez semble obéir à une fonction définie. En effet, la cavité nasale est tapissée de nombreux replis de muqueuse humide et on pense que son rôle primordial est d’humidifier l’air respiré par l’animal. Originaire des grandes steppes d’Asie centrale, où sévissent des conditions climatiques extrêmement rigoureux. Une chaleur torride y règne en été et en hiver, il y fait très froid. Durant toute l’année l’air est particulièrement sec.
La Saïga vit en troupeaux nombreux comptant parfois plusieurs milliers de têtes. Elles se nourrissent d’une centaine d’espèces végétales différentes qu’elles broutent au cours de la journée. Venu le soir, avant de se reposer, elles se construisent une sorte de lit en creusant le sol pour former une petite dépression dans lesquelles elles se couchent. Elles sont nomades, cependant à la saison du rut, les mâles deviennent territoriaux, et se constituent un harem comprenant de 5 à 10 femelles « selon les appétits ». Hors, à ce jour, un grave problème se pose : les mâles ne peuvent plus satisfaire à leur devoir de reproduction. Problème lié à une coutume et un obscurantisme ancestral.
Pour leur malheur, les mâles possèdent des cornes ambrées et translucides. Or, la protection du rhinocéros ayant augmentée, la demande d’une certaine poudre de virilité, persistante dans la médecine traditionnelle chinoise, a fait que le trafic s’est alors reporté sur ce pauvre animal. Les harems de 5 à dix femelles sont finis. Maintenant, ils se composent de 15 à 30 femelles. A cause du braconnage, il est fréquent qu’un mâle doive féconder 36 femelles et suivant certaines régions, parfois même, une centaine (100) de femelles. Ce changement affecte considérablement la reproduction entraînant, inexorablement, la diminution rapide de cette antilope. Surtout qu’elle s’élève difficilement en captivité, du fait de ses habitudes nomades. La disparition totale de cet animal, serait une injure à la nature et à la vie. En l’espace de 10 ans, il ne reste que 5% de la population estimée en 1992, soit 50 000 individus …….CAR !!!
Cette antilope vivait à l’époque Magdalénienne. Quand les climats d’Eurasie se refroidirent, lors de la dernière glaciation, l’antilope saïga vit donc dans son domaine naturel, s’étendre considérablement, jusqu’à l’Océan Atlantique ! C’est ainsi qu’on la rencontre dans les sites archéologiques de Laugerie-Basse, en Périgord ; du Placard, en Charente ; La grotte des Fées, à Marcamps, en Gironde etc… Les artistes de Rouffignac gravent son portrait ; ceux de La Vache, en Ariège, en représente deux front contre front, sur un lissoir en os. On la retrouve dans le nord-est de la Sibérie, et même en Alaska, sur le continent américain. Comme le mammouth et l’homme, elle a profité de la baisse des Océans, qui a transformé l’actuel détroit de Béring en un large « pont » continental, pour découvrir elle aussi l’Amérique. Mais avec le réchauffement du climat, elle a réintégré son « bercail », entre la mer Caspienne et la mer d’Aral.
Gestation : 5 mois, avec 1 à 3 petits ; Poids adulte : 21 à 51 kg ; Longueur : 108 à 146 cm. Longueur des cornes : 20 à 25 cm (seul le mâle en porte)
Classe : Mammifères ; Ordre : Artiodactyles ; Famille : Bovidés ; Espèce : Saïga tatarica.
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