Versement de la fonte dans un convertisseur.
mars 10th, 2007Ci-dessus, remplissage de fonte liquide dans un convertisseur à l’oxygène.
Les tribulations 4ème et fin.
Nous n’avions plus affaire, lors de nos réunions au directeur, mais au sous-directeur. Nous commencions à nous connaître et chacun ne dépassait pas les règles de bienséance. La discussion était plus aisé et le climat plus calme. Mais bien sûr, je continuais à recevoir ces sacrées lettres recommandées. Il y a quelques temps, mon fils aîné qui travaille toujours au service survivant (la forge), me téléphone : « je viens d’aller donner un coup de mains pour débarrasser les archives de l’usine. Je suis tombé sur ton dossier. D’accord, les anciens m’ont parlé de toi, mais ton dossier m’en a plus appris. »- « Pourquoi ne lui as-tu pas fait prendre l’air, j’aurai bien voulu le voir ? »-« Tu n’es pas fou, je n’étais pas seul et il y en avait un à côté qui se fendait la pêche ; » Dommage, je l’aurais volontiers archivé chez moi.
Ca faisait bien 9 ans que je travaillais à l’usine. Mon ménage allait à vau- l’eau. Je ne vais pas chercher d’excuse, les torts venaient sûrement plus de moi que d’elle. Nous nous sommes mariés très jeunes à 20 ans. Nous attendions un enfant. (Jumeaux qui n’ont pas survécu à une naissance prématurée), puis nous avons eu, 1 an après, un garçon. Elle était jeune, aimait la danse (moi aussi), et aurait bien voulu que je fasse l’Ecole des Mines où était formé la maîtrise des Houillères de Lorraine et de la métallurgie. Chez elle, le père et l’oncle (que j’ai connu) étaient contremaîtres. Un autre était sous-chef de gare à Sarrebruck et un troisième chauffeur de maître chez le grand patron de la sidérurgie au Luxembourg et sa femme y était cuisinière.
Je crois vous avoir dit, que je suis têtu comme une mule, et je n’ai pas voulu y aller. J’ai continué à militer, toujours pris : soit par mon engagement syndicale ou par le politique, peu à peu, nous nous sommes écartés l’un de l’autre. Jamais de bagarre (j’en ai horreur), mais plus d’atomes crochus. Nous allions bien au bal de temps en temps, elle allait au ciné ou chez sa demi-sœur, et je ne lui posais jamais de question. Moi parfois, au lieu de rentrer directement à la maison après les réunions le soir, je traînais un peu dans les bistros. Voilà !
Et un beau soir, j’ai rencontré Eliane qui fêtait son anniversaire, petit à petit nous nous sommes appréciés et j’ai pris la décision de la séparation. Impossible pour moi de mener une double vie. Je l’ai annoncé à celle que je considérais déjà comme mon ex. Je lui ai tout laissé, je n’ai pris que ma valise et ma moto, prenant aussi tous les torts à ma charge. Le plus dur a été de l’expliquer au fils (9 ans), je suis sûr qu’il avait déjà compris.
Bien sûr à l’usine, ça a commencé à jaser et la direction ne se gênait pas d’en parler même en réunion, par des réflexions « anodines ». Comme je ne voulais pas nuire au syndicat et, que de plus j’étais HS (un militant qui fait réellement son « travail » ne tient pas indéfiniment la distance). De plus, au bout d’un an, Eliane attendait une fille, j’ai décidé de quitter l’usine. J’ai été voir un ami, gérant d’agence d’une entreprise sarroise de fumisterie, l’embauche s’est faite et j’ai donné mon préavis d’un mois.
Comme je reprenais les déplacements et qu’il fallait nous remeubler, en attendant la venue de la fille, nous sommes allés habiter à Saint- Dizier, chez une tante à Eliane (qui n’avait jamais eu d’enfant) et qui avait une petite maison attenante. Le soir de notre départ, en attendant l’heure du train (5 heures du matin), les gars du syndicat ont passés toute cette attente avec nous, au buffet de la gare. Voilà un chapitre fini, la page est tournée pour le prochain épisode de ma vie ou plutôt nôtre vie, et quelle vie. 45 ans ensemble, avec des bons et mauvais jours, 3 enfants et l’aîné (le demi-frère), complètement intégré dans la famille, malgré son éloignement. [Sa mère (qui n’a plus eu d’enfant) et son beau-père sont décédés].
Eliane m’a pris comme j’étais. J’ai continué à militer, été licencié (pas es lettres, vous le verriez), et aussi conseiller municipal, et je la remercie de m’avoir laisser comme j’étais, même si parfois, elle se faisait du « mouron ». Par exemple, quand je prenais mon compte, (un accrochage avec un patron et je prenais mon compte sur le champ), elle n’a jamais rien dit. Remarquez, que 4 à 5 heures après, j’avais du travail. Souvent même, au premier coup de « bigophone ».
Voilà l’histoire est finie, je l’ai faite aussi courte que j’ai pu. La suite…non ça suffit !!