L’Archer
mars 23rd, 2007L’archer abat ses proies en crachant de l’eau.
Quel curieux poisson que cet archer ! Il a par un caprice mystérieux de l’évolution animale, appris à capturer ses proies d’une manière fort originale et unique parmi les 30 000 espèces de poissons.
En effet, non content de chasser les animalcules (animal microscopique) aquatiques, qui abondent pourtant, l’archer se met à l’affût très près de la surface, tenant son corps incliné, la tête vers le haut. Il observe la végétation de la berge et dès qu’un insecte insouciant du danger qui le guette s’y pose, le poisson lui crache un jet de gouttelettes d’eau ; sous l’impact, l’insecte perd pied et tombe dans l’étang pour y être immédiatement happé.
Ce qui a le plus intrigué les zoologues, c’est la précision avec laquelle l’archer parvient à diriger son « tir », en tenant compte de la diffraction et en corrigeant l’angle formé par la lumière entre le liquide et l’atmosphère, car, pour viser, le poisson conserve sa tête au-dessous de la surface de l’eau.
Le jet est produit par la brutale fermeture des branchies et c’est l’eau contenue dans les chambres branchiales qui est violemment expulsée par la bouche, largement ouverte. On a mesuré des jets atteignant plus d’1 mètre de 50, ce qui représente une performance remarquable pour un si petit poisson.
L’archer fréquente les eaux saumâtres des rivages marins et abonde dans les mangroves des estuaires d’Australie, de Malaisie et d’Indonésie. Mais il peut vivre tout aussi bien dans l’eau salée que dans l’eau entièrement douc