Du côté de Hienghène
mai 26th, 2007Voici une photo prise dans la contrée de Hienghène, regardez la bien, car la semaine prochaine, vous allez en voir une autre, et là, ce sera à vous de juger !
Mes pérégrinations………..suite.
Pendant que le chantier prenait du retard, j’ai pu faire un peu plus le touriste. Visiter l’île et aller avec les amis à la pêche : soit en bateau, soit en plongée. Quel plaisir.
Avant que la chaudière soit entièrement prête pour que nous puissions commencer à travailler, Mr l’ingénieur du nickel est venu à la baraque qui nous servait de buvette sur le chantier. Nous avions déjà un handicap de presque 2 mois de retard dans notre planning de chantier. Pendant que je sirotais ma bière, je le voyais tourner au tour du pot, parlant de la pluie et du beau temps avec l’ingénieur et le chef de chantier d’Alsthom. (Celui-ci était un brave homme.).
Et puis, le trio s’approche de moi, et le chef de chantier de me dire : « A partir de demain, nous allons contrôler les soudures et la semaine prochaine vous allez pouvoir attaquer. »-« D’accord ! Je vais donc récupérer mes gars, dès demain pour aménager mon chantier. » Mon « copain » me dit alors : « J’espère que vous aller y mettre le paquet, car nous allons avoir besoin des installations le plus vite possible. »- « Vous savez, lui dis-je, à la première chaudière vous nous avez bouffé la carotte, avec les fanes et les racines, alors que nous avons travaillé comme des mulets( NDLR : Normal à cause de la carotte). Inutile de nous refaire le coup. »
Je sors de ma poche revolver, (non, non, pas un flingue), une enveloppe où y dort depuis un bon bout de temps, le calcul de la prime qu’il aurait dû nous donner, après la première chaudière, ainsi que le contrat que j’ai signé pour la durée du chantier. « Mettons nous d’accord tout de suite et devant témoins. Pour commencer, voilà le contrat de travail établit entre ma société et la société Alsthom, que j’ai paraphé et que je respecterai. Dans 2 mois, il arrive à expiration. Je suis donc en droit de retourner chez moi à son expiration. » (Je voyais que les gars d’Alsthom, se tortillaient pour ne pas éclater de rire).
« Alors, voilà ce que je vous propose. Voici, noir sur blanc, ce que vous auriez dû nous verser, la première chaudière finie. J’y ai ajouté une prime, sensiblement de la même valeur, pour la deuxième. Maintenant à vous de décider, vous payer ou non ? » Il a commencé à se dandiner (un peu comme certains de nos députés actuels, de gauche à droite), puis… « D’accord, mais vous livrez dans 10 semaines ! »-« Non 11 semaines, mais avant, vous allez faire signer ce document par Mr X (le directeur du nickel en N-C) et vous me le rapportez estampillé. Je vais d’ailleurs vous y accompagner, car je n’ai plus confiance en vous. Je vous assure que nous finirons même si nous dépassons la durée de notre contrat. Ce qui est certain d’ailleurs, surtout que nous allons être moins de compagnons et ne faire qu’une équipe de jour. »-« Une seule équipe ? Et pourquoi ? »-« Parce que, ayant déjà fait la première, nous perdrons moins de temps et que les compagnons n’aiment, pas du tout, reprendre le travail sur le travail d’un autre. Vous ne me faites pas confiance pour les 11 semaines ? Si non, c’est que vous ne savez pas ce que c’est qu’être compagnon. Un compagnon ne se dédit jamais ! »-« D’accord, vous faites comme vous voulez. Mais vous livrez dans 11 semaines.»
Le soir même, j’avais cet accord signé dans ma poche. Vous ne pouvez pas savoir, ce que j’étais fier, de montrer ce « document » aux autres compagnons. Nous avons été l’arrosé en même temps qu’un petit gueuleton chez un vietnamien.