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De l’aurore au crépuscule voir plus …

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Four potier à alandiers

janvier 12th, 2008

Four potier à alandiers, originally uploaded by patriarch38.

Tous les deux ans, le mois où les enfants étaient en colonies de vacances, les parents d’Eliane venaient passer 3 semaines chez nous. Au début, ils venaient seuls, puis avec les deux sœurs à ma belle-mère, devenues veuves. Il y avait donc, mon beau- père et les « 3 grâces ».

Ces années, malgré que c’était l’été, donc la période où les usines en vacances faisaient entretenir ou refaire leurs fours, je m’arrangeais pour avoir au moins une semaine en congés. Une année, alors que rentré à la maison le vendredi soir, je comptais la prendre, mon boss me téléphone : « Ecoutez, pourriez vous retarder d’une semaine et aller sur un chantier qu’il faut impérativement finir samedi prochain. Il y a déjà 4 gars, mais je voudrai que vous y alliez aussi. » Comment voulez vous que je dise non à un patron, qui enrobe si bien ses demandes. »-« D’accord, mais pas plus tard. »-« Je viens vous chercher lundi matin à 6 heure, je vous y emmène, puisque j’y vais faire les acomptes. »

Le lundi matin, me voici donc dans sa BMW en route pour ce chantier à 100 km de chez moi. « Pour revenir, un tel vous ramènera. Vous allez déposer vos outils au chantier et vous m’attendrez, je vais vous mener à une auberge à 5 minutes à pied de l’usine. Vous y serez très bien, j’y suis connu. » Je me suis dit : mon gros, tel que je te connais, tu dois y venir faire tes 5 à 7. Dix minutes après, il sort son « larfeuille » et me jacte : « Prenez votre acompte, et pointez le sur la feuille qu’il y a dans le soufflet. Si vous voulez plus, prenez le et ajouter le. »-« Non merci. J’ai pour habitude de ne percevoir comme acompte que mes frais de déplacement. La paye ça regarde ma bourgeoise. » Un jour qu’il est venu à la maison me verser un arriéré de salaire, Eliane était étonné qu’il est autant d’artiche sur lui.

Arrivé sur le chantier, je dépose caisse à outils, vais au vestiaire y déposer mon bleu et mes outils de beauté, et reviens attendre le boss. Le singe de l’usine (il était vieux et pas beau), lui dit en me pointant de la tête : « Et celui là, il ne se met pas en bleu ? ». Bondiou de quoi j’me mèle !!!! « Vous me ramenez à la maison. » que je dis à mon taulier, il me fait signe de fermer mon clapet et de m’éloigner. Puis me dit « Venez je vous mène à l’auberge. » Très belle auberge, avec des chambre spacieuse et moi de lui dire : « C’est pas avec ce que vous me donnez comme déplacement que je vais pouvoir casquer ici ! »-« Le patron vous fait un prix d’ami. Pas plus cher que ceux qui sont en pension sur la place. » (Je devais avoir fait une bonne supposition.)

Comme boîte, c’était affreux. Un vieux four à alandiers, comme celui qu’il y a au dessus. Il y en avait 3 et tous avec des noms de Sainte. (St Cécile, Mathilde ou quelque chose de ce genre) Et un moderne, qui flambait neuf. Bien sûr, c’est celui d’une sainte que nous retapions. Nous étions 4 compagnons + le chef de chantier. Je demande à un des gars, où se trouvaient les W-C. « Traverse la cours, c’est la baraque en face. Tu as intérêt à prendre un masque à gaz. » Pas difficile à trouver, très facile même, avec un tarin moyen. Des latrines à la romaine, qui embaumait une lieue à la ronde. La fois d’après, je me suis vidangé dans ceux des cadres, juste à côté des burlingues. Vous auriez dû voir la tronche du vieux, quand il m’a vu en sortir. A mon grand étonnement il ne m’a rien dit et de plus n’a même pas fait boucler la lourde comme je m’y attendais.

Le soir à l’auberge, le patron est venu tailler une bavette et m’a appris que ce vieux, pendant la guerre, était chef de la milice. Bondieu, j’ai manqué de calancher un avalant mon godet de pinard. Par la suite, à chaque fois que le Siegfried se pointait, je chantais l’international, ou le chant du départ, ou encore baniera rosa. Le 3ème jours, il dit au chef. « Le gros là, il chante toujours comme ça ? Avec l’organe qu’il a, il va ameuter toute l’usine. Et puis, des chants comme ceux là, dans une usine ce n’est pas tellement recommandé. » Le chef lui a répondu : « Vous savez, si vous voulez, il est capable de vous chanter le « Dies Irae ou encore le Requiem et même le Te Deum et si vous désirez du grivois : La Femme aux Morpions. Si vous voulez qu’il la boucle, allez le lui demander vous-même.» Il ne m’a jamais fait cette supplique.

Le jeudi, il passe chez les gars, et il leurs demande s’ils veulent avoir des plats, assiettes etc, au prix d’usine. Si oui, il allait prendre les commandes. (Cette usine travaillait surtout pour les restaurants.) Comme je ne demandais rien, il est venu me voir me disant : « Vous ne voulait rien ? »-« Non merci. Chez tous les potiers où j’ai travaillé, j’ai reçu en cadeau et non en client. » Vers 14 heures, il passe et alors que nous avions fini la fumisterie, il nous demande de faire un enduit (ni plus ni moins crépir avec du sable réfractaire et du ciment noir) ce que nous avions fait. « Vous ne me ferait jamais crépir un travail que j’ai fait aussi pour la beauté du regard. Avez-vous déjà vu un limousinant enduire son mur en pierres de taille jointées ? » Je me tourne vers le capo et lui dit : « si tu veux le faire, fais aussi la partie que j’ai monté, j’ai pas envie de gerber de rage. » Il l’a fait !!

Le vendredi vers 11 heures, j’allais partir prendre ma douche et rentrer chez moi, il arrive accompagner d’un ouvrier qui poussait une brouette, avec les commandes des gars, il distribue contre de l’oseille la vaisselle. Dans la brouette, ils restaient deux plats à gratin en grès émaillé. Il les prend, vient vers moi, et me les offre sans réclamer une once de livre. J’ai failli éclater de rire, à voir la tête des 4 autres compagnons. Je n’ai pas cessé de le houspiller, et je suis le seul à qui il ne demande rien. Je les ai pris, je ne voulais pas pousser trop loin le bouchon. Surtout que les gars ne savaient pas ce que j’avais appris de ses états de service pendant l’occupation.
PS : Il me reste toujours un des deux plats. L’autre devait être mal fait, car il s’est « démultiplier » lors de la première utilisation, c’est le fond qui s’est dédoublé. Une bulle d’air sûrement dans le grès, mais je suis étonné qu’il n’ait pas « pété » à l’émaillage.

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