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De l’aurore au crépuscule voir plus …

De l’aurore au crépuscule voir plus …

Jour de Fête 3

février 2nd, 2008

Jour de Fête 3, originally uploaded by patriarch38.

Ci-dessus la 3ème photos. Comme vous pouvez le voir, ce faux cul de beau-frère fait l’innocent. « Oh là là, qu’est ce qui s’est passé là ? » Comme s’il ne le savait pas !!

En 85, « la » toubib du travail me renvoie à « l’expertise ». Et ce jour là, j’aurai préféré n’être pas là. Quand j’arrive, le compagnon dont je vous ai parlé, Ramon, venait d’apprendre qu’il était silicosé à 80%. Sa femme présente était en pleurs. 80% comme ça, sans grimper les échelons de 20, 30, 50%, ça vous donne les boules. Et oui, parce qu’en plus de l’amiante, nous travaillions souvent avec des briques en silice, qu’il fallait aussi couper et tailler. Par la suite, elles ont souvent été remplacées par des briques en magnésie. Mais les plus anciens, ceux entrés dans le métier, dans les années 50, les ont souvent utilisées dans certains fours.

Moi, j’ai refait le circuit, « en soufflerie » (spiromètre), puis toubib et l’un comme l’autre toujours la même position. La fois suivante, elle me dit « ‘Votre copain’ est parti au Canada (peut-être à Asbestos faire des biopsies !), et c’est une de mes collègues d’étude qui le remplace. Je vais vous y envoyer. Et elle téléphone de suite à sa consoeur. La semaine suivante, convocation, de nouveau « soufflerie ». Et elle me dit : « je vais faire une demande de reconnaissance de maladie professionnelle, mais vous savez, ne vous faites pas trop d’illusion. » Le 8 /10/87, je suis convoqué au CHU, service pneumologie, en consultation chez le patron du service. Rebelote pour les préliminaires, puis je me retrouve en présence du mandarin. Je vous assure, s’il m’a posé 8 questions c’est beaucoup. Un professeur assez âgé, avec une tenue genre « ministre » tiré à 4 épingles. Puis….. « Au revoir monsieur, la SS vous informera de mes estimations. »

Le 15/01/89, soit 15 mois plus tard, je reçois de la SS cet avis : « il a été décidé à partir du 8 /10/87 de vous attribuer une rente. Elle est « revalorisable » (sic) du fait du taux global : 25 %. Sur le salaire annuel brut (période de référence 01/10/86 au 30/09/87. » Mais attention, vous êtes bien reconnu atteint de 25% d’I.P.P, (Invalidité Partielle Permanente) mais vous allez ne percevoir que 12,50%. Car il est expressément stipulé: TAUX UTILE : (Jusqu’à 50% divisé par 2, l’excédent multiplié pat 1.5). C’est-à-dire que la faculté peut reconnaître que vos poumons sont blindés par la silicose ou l’asbestose, la caisse, elle, estime que le préjudice que vous subissez peut encore vous permettre de vivre assez confortablement. Alors un gus avec la moitié de ses poumons, hors service à cause de son travail, ne percevra que 25% d’indemnités, pour les 50% d’ I.P.P que la faculté lui aura reconnu. Et dire que certains peuvent s’augmenter leurs indemnités de 172%, même s’il pète la santé. Bien sûr j’ai touché les arriérés, soit 15 mois. (Vous avez aussi remarqué qu’il n’a pas été question de biopsie.)

Durant cette période, nous avons eu quelques compagnons durement touchés. Ramon avait dû vendre sa maison de Corcy (01), pour en acheter une autre à Ceret (66), les Dombes étant trop humide. Il est décédé 4 ans plus tard. Je n’étais pas près à tirer ma révérence, et pour cela, je ne faisais plus de démolition et d’attrempage. Bien sûr je perdais un peu de salaire (100% pour les heures d’attrempage et les heures de nuit), mais c’était ça, où étrennait prématurément un four. Vers la mi-août 89, le boss me dit : « Ecoutez, si vous êtes d’accord, je vous licencie pour raison de santé, disant que je ne puis plus vous utilisez partout. Vous allez toucher vos indemnités de licenciement (18 ans) que j’arrondirai, pour que ceux-ci, avec ce que vous toucherez de la caisse de chômage, fassent le joint. Nous irons signer cet accord, devant l’inspection du travail, si vous le voulez. Réfléchissez et donnez moi une réponse assez rapidement.»

Je n’ai pas réfléchi longtemps, à la fin de la semaine j’ai donné mon accord, car j’avais largement les trimestres demandés pour percevoir ma retraite au taux plein. Le 10/12/1989, j’étais licencié. J’ai seulement demandé au boss de ne pas faire de pot de départ comme il est d’usage. Exactement 18 mois avant l’âge de ma retraite, c’est peut- être ces 18 mois, qui font que je sois encore là.

Le 14 janvier 1991 (ma 60ème années), sur prescription du médecin-conseil chef du service médical de la SS, je me présente de nouveau à un professeur du service pneumologique du CHU, médecin agréé en matière de pneumoconiose. Le jour et la nuit entre l’ancien et le nouveau. (Un peu comme les Testaments, le Nouveau dépoussiérant l’Ancien. Malheureusement la poussière est retombée.) Pas de cravate, manches retroussées, et d’un abord agréable. Comme son nom ne m’était pas inconnu, puisque dans les années 47 et plus, un roi de la montagne (tour de France) le portait, la réponse à ma question fut : «c’est mon père ». J’ai donc refait la « soufflerie », avec aussi inhalation de bétamimétiques. Sa conclusion fut celle-ci : « Ce monsieur qui n’est plus exposé au risque asbestosique depuis un an, présente une gêne fonctionnelle, des modifications radiographiques et une atteinte spirographique en sensible aggravation par rapport à 1988. Ceci justifie de porter le taux d’I.P.P à 35% à compter de ce jour. » Ce qui fait que je touche donc 17,5% et non 35%. Je n’ai plus été contrôlé depuis, mais je vais aller voir un pneumologue ce printemps.

Ainsi se clôture ma vie professionnelle, au moment où j’ai jugé que travailler plus, m’aurait peut- être rapporté plus, mais en contre partie m’aurait mené plus vite au « cendrier » de mon dernier four que……… j’espère visiter le plus tard possible !!

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