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De l’aurore au crépuscule voir plus …

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Retour de chantier Le 6 février 1966

février 9th, 2008

Retour de chantier Le 6 février 1966, originally uploaded by patriarch38.

Ci-dessus, une photo (minable) au retour d’un chantier avec un compagnon (décédé depuis 20 ans) et moi-même, ainsi que l’ombre du 3ème qui prend la photo ; après 10 mois d’absence de la maison et 28 heures de voyage retour.

Voici une question que m’a posé, un jour Cornus : « Qu’est pour toi un compagnon ?» Difficile de répondre à une telle question, car vous pouvez poser la question à 20 compagnons, tous auront une réponse ou évaluation différente, selon l’âge, le caractère et les principes qui ont régis leur enfance et adolescence. Donc ma réponse sera très personnelle.

Tout d’abord, un compagnon est un homme avec ses défauts et ses qualités comme tous les hommes. La différence principale d’un compagnon par rapport à un autre travailleur, réside dans le fait que lui, passe plus de temps chez les autres : (La maison des compagnons, là où il y en a et si sa corporation est encore affiliée aux compagnons du Tour de France ; ou les hôtels- pensions dans les autres cas.) que chez lui. Il se doit donc, avant tout, de se respecter pour pouvoir respecter les autres. Cela demande un comportement digne, là où il se trouve. Chez les compagnons, il y a des règles strictes à respecter, donc pas de problèmes. Mais dans les pensions- hôtels, c’est à lui de s’imposer des règles de conduite pour gagner le respect là où il va vivre.

Tout d’abord, sur lui-même. Vous ne verrez jamais un compagnon (ou rarement) loqueteux. Sans acheter chez Beaumont, Beckham ou Armani, il peut se vêtir correctement à des prix abordables. Personnellement, je me suis toujours fringué par correspondance (bien que maintenant leurs prestations laissent à désirer), avec un seul défaut, toujours des chaussures en cuir. Sa chambre ne doit pas être un capharnaüm, sous prétexte qu’il y a une femme de ménage. Je vous assure qu’une femme de ménage, juge souvent et rapidement le locataire de la piaule, dès qu’elle y pose son premier pied.

Au bar ou à la salle restaurant, c’est pareil. Les serveuses et les cuistots sont des travailleurs comme nous, ils ont le droit au même respect que celui qui nous est donné. Dire : « Le client est roi ! » est vrai, mais simplement pour les services qui lui sont dispensés et qu’il paye. En dehors de ça, il doit se comporter comme le font tout invité venant chez lui. (Ce n’est pas toujours le cas). Je ne veux pas dire qu’il faille se comporter comme des blaireaux constipés, non la plaisanterie et même la drague fait parti du tempérament de l’homme ; encore faut il savoir la faire avec doigté et si on y ajoute finesse et à- propos, elle est même bien accueillie. Ils nous arrivaient de passer, parfois plus d’une heure le soir, avec d’autres clients, à jouer avec les mots après les entremets. Et souvent le personnel y participait.

Etre aussi soigneux de sa personne. Vous ne voyez plus maintenant les ongles en deuil. Le compagnon soigne ses mains, car elles sont son gagne- pain. Certains portaient un gant à la main gauche ou droite, selon qu’il était droitier ou gaucher. Moi, je n’ai jamais pu, j’aimais trop le contact charnel des doigts et de la brique. Alors souvent j’avais le bout des doigts en sang. Comme les tennismans, je me les calfeutrais avec du chatterton, et à la fin de la journée j’y mettais de la crème que vous connaissez toutes, la : « sénophile ». Ses effets doivent toujours être présentables. Non pas une gravure de mode, mais simples et propres, aussi bien qu’un ingénieur quelconque. Vous savez, j’ai fait une fois, un chantier aux aciéries de Dillingen (Sarre) et je voyais à chaque poste, les gars arrivaient fringués comme des employés de bureau, et tous avaient une sacoche en cuir, comme les clercs de notaire. Et je me suis aperçu, lors du casse-croûte, que dans cette sacoche, il y avait un thermos ou autre boisson, avec leurs 2 ou 3 sandwichs de pain de seigle au beurre – jambon, ou beurre –saucisse et aussi…….une serviette de table.

Pour moi, ce qui prime au départ pour un compagnon et même tout autre salarié, c’est le respect qu’il se porte à lui-même. Vous savez, sans eux, qui feraient tourner le monde ? Avec quoi les nantis pourraient ils allaient boursicoter et faire fructifier l’oseille que ces compagnons leurs rapportent. Ils ont placé du flouse, d’accord, mais ils en tirent tous les bénéfices possibles et ne laissent aux laborieux que le nécessaire (et encore) pour vivre et se reproduire. (Maintenant, ils s’en fichent, ils ont trouvé, moins cher et reproduction déjà faite). Alors oui, pour moi, l’ouvrier doit être fier de ce qu’il fait. Même l’éboueur ou le balayeur sont indispensables. D’ailleurs, tous les matins quand nous les croisons nous les saluons.

Pour être un bon compagnon, c’est pour moi, la condition principale. Le respect de soi. Ce n’est pas comme certains vont le penser de l’orgueil, non, c’est pire ! C’est se dire « Je suis moi et je sais ce que je suis et ce que je vaux !! » Bien sûr, au début, on se le dit petitement, puis le métier venant et l’âge aidant, on se le clame !!!!

La suite dimanche prochain.

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