Chantiers à Ponsas (26). Au pluriel, car j’y suis allé plusieurs fois.
Ponsas sous la neige. (Déjà mis le 3.11.2007)
La première fois, ce fut en 72 je crois, c’était l’année où l’autoroute était bloquée par la neige, pour le 1er boss que j’ai eu sur Grenoble. Je logeais au seul café du bourg, là dans cette maison qui fait angle à gauche de cette photo enneigée. Le patron ne faisait pas hôtel, mais sous la ‘’douce pression ‘’ du patron de l’usine, il accepta de me prendre en pension.
Je ne suis resté qu’une semaine, puisque je venais finir un four commencé par un autre compagnon, qui ne pouvait ou ne voulait pas venir le finir. Le client n’étant pas satisfait du compagnon et aussi de notre boss, me demanda, si j’accepterai de venir, pendant mes congés, en été, lui faire 1 four et 6 chariots. Il achetait lui-même les matériaux et me payait de la main à la main.
L’usine est toujours au même endroit.
J’ai tourné et retourné cet idée dans ma tête, mais voilà ne pouvant faire moi-même de facture, les frais pour le client allaient être élevés, de plus je ne tenais pas à me faire épingler. Alors, j’ai pensé à un compagnon qui avait quitté la boite et s’était mis à son compte, comme artisan. Je lui téléphonais et lui demandais s’il était d’accord à faire le chantier avec moi, en facturant ses heures et déplacement bien sûr, directement au client. Quand il s’est mis à son compte, j’étais son garant pour l’emprunt qu’il avait contracté au Crédit Agricole. De plus, par la suite, lorsque j’ai changé de patron 2 ans plus tard, j’ai demandé à mon autre patron, s’il pouvait le faire travailler de temps en temps, lorsqu’il avait des ‘’creux ‘’. Ce qui se fit et procédé de bon échange, lorsque lui était surchargé, il demandait de l’aide à ce patron. C’était souvent moi, le compagnon si j’étais libre. (J’ai aussi marié sa fille.)
Nous avons fait le chantier en 15 jours et le client a arrondi la facture que je lui avais faite.
Une infime partie des cadeaux.
Là, j’ai aussi fait la connaissance de gars formidables. Le patron, tout d’abord, qui à chaque fois, me fit cadeaux de service de table en grès (Assiettes creuses et plates, à café, à bière et gobelets à vin. A chaque fois la douzaine. Et même un service à café en porcelaine décorée main. Quand je lui demandais ce que je lui devais ‘’ Juste , le respect ‘’ : me disait-il. J’en ai donné à certains membres de la famille.
Et puis, René son homme à tout faire dans la boite. Il me faisait le manœuvre lors de mes différents chantiers, car son principal travail était aux fours, enfournement et défournement. Le soir, nous jouions à la pétanque avec les autres gars de l’usine et j’étais le roi des ‘’ Fanny’’ ; de plus, à ce troquet du coin, je devais mettre des œillères pour ne pas, en plus de la Fanny, prendre une bitture. Ces petits bourgs où tout le monde se connaît et terrible pour le citadin ‘’égaré’’.
Les enfants à Grenoble en 1977, le deuxième est Yannick, nôtre dernier.
Lorsque j’y allais pendant les congés de l’usine, j’avais les clés de l’usine où se faisait la décoration et les expéditions, car les douches étaient là haut. Le patron s’il partait, me laissait la clé de sa maison, où trônait un petit tonnelet de bière qu’il avait mis en perce pour nous. Il m’avait dit d’y aller le soir si je voulais regarder la télé. En un mot, j’étais adopté !! Parmi ces chantiers, j’en ai fait pour mon autre boss. Je lui ai amené certains clients où j’allais avant, ce sont les compagnons qui font le renom d’une maison.
La femme de René et leurs 3 filles.
Par la suite, nous sommes allés, toute la famille chez René, et ils sont venus chez nous, avec 4 enfants à l’époque. Et puis, les années passant, nous nous sommes perdus de vue et même plus de courrier. L’usine a fermé et je ne sais si René est resté dans ce bourg. A l’époque, en plus de ce travail, il tuait aussi les cochons et faisait saucisses, boudins etc, les samedis et dimanches quand c’était la saison.
Un petit bourg tranquille, éloigné de la nationale, où le calme était roi ! Je me demande si c’est encore le cas !!