Les tribulations 3ème……….suite
Pour toucher la retraite, il fallait déjà y arriver. Pour cela, il était indispensable que nos anciens puissent être écartés des travaux pénibles et insalubres. Nous voyons que certains d’entre eux, avaient de gros problèmes respiratoires. Tous les ans, nous passions bien une visite médicale du travail, mais auprès d’un médecin, lui-même, personnel de l’usine, comme chef du service sociale (médecine, et assistance sociale). On ne parlait encore pas de l’asbestose et encore moins de mésothéliome. Nous connaissions la silicose et nous pensions que certains en étaient atteints. Pourtant, on leurs annonçait : « Emphysème pulmonaire». Il fallait à tout prix, les occuper à une activité moins nocive pour eux.
J’en avais déjà parlé avec notre chef de service, qui m’avait dit y penser aussi. Il fut alors créé un atelier de fabrication de pièces réfractaires en béton. Dans le hangar où était stocké le gros matériel de chantier et les matériaux, un coin fut aménagé, avec l’installation d’un concasseur, un broyeur, et une table vibrante. A la démolition des fours, 50 à 60% des briques étaient récupérables. Après triage, elles étaient concassés, puis broyées et avec d’autres adjuvants (poudres d’alumine et ciment fondu), ces compagnons, à l’aide de moules, fabriquaient certaines pièces pour les fours, (que, avant, nous coulions sur place, après coffrage), et cette fabrication permettait de raccourcir les arrêts des fours. Ils ont été aussi utilisé à l’entretient des bâtiments, et de ce fait, ils coulaient aussi des moellons. Ils entretenaient aussi les matériels de chantier. Ce problème a été réglé au sein même du service.
A ma 5ème année, pour les deuxièmes élections au CE, depuis mon arrivé à l’usine, comme nous prenions plus d’importance dans l’usine, nous avons pu faire un accord avec la CFDT pour prendre le secrétariat de celui-ci, en leurs laissant la place du trésorier, qu’ils avaient déjà, avant, avec FO. Le syndicat a voulu que je m’y présente. Je dois dire que je n’étais pas chaud, compte tenu des charges que j’avais déjà. Mais j’ai tout de même accepté. J’avais donc déjà été membre du CE pendant 2 ans. Je savais, déjà, que je n’allais pas accepter de travailler de la même façon. Pendant deux ans, nous avions refusé de signer les procès -verbaux des réunions, car il n’était jamais complet, mais signé par le secrétaire FO, il était affiché.
Première réunion des nouveaux élus, la direction prenant obligatoirement la présidence, il fallait élire le secrétaire et le trésorier. L’élu de la CGC, en l’occurrence mon chef de service, ne prenait jamais part au vote. Pour le secrétaire : FO présente le secrétaire sortant, la CGT me présente et la CFTC ne présente personne. Dès le premier tour, je suis donc le nouveau secrétaire. Pour le trésorier, nous n’avons pas présenté de candidat, et le représentant de la CFTC fut élu. Le directeur était pâle, mais le DRH encore plus, car ici, il n’était qu’un simple invité.
A la sortie, je me mets d’accord avec les deux autres syndicats pour les procès-verbaux. Je leurs communiquerai un exemplaire de celui-ci, avant la mouture finale, qu’ils me rendrons dans les 8 jours, avec leurs observations sur les sujets incomplet ou manquant, de façon à ce qu’il n’y ait plus que la direction à contester le procès-verbal, si elle ne le trouvait pas à son goût. Comme la secrétaire m’avait dit que les « brouillons » du P- V serait prêt dans 3 jours, je me pointe à l’heure dite, et elle me donne les 3 exemplaires. De suite, je ne suis pas d’accord sur de nombreuses interprétations, et elle, la pauvre, de me dire : « C’est le DRH qui m’a dit de le rédiger ainsi ». Je prends les « chiffons » file chez ce monsieur (bureau juste à côté, puisque la secrétaire est aussi la sienne), et je lui dis : « quand votre secrétaire travaille pour le CE : c’est MA secrétaire et plus la votre. Vous n’avez pas à mettre votre nez dans ces papiers. Sinon, je vais demander l’embauche d’une secrétaire, uniquement pour le CE. Donnez les ordres en conséquence à la secrétaire. » Ce qu’il fit. Et à la réunion suivante, le seul qui ait contesté le procès-verbal, fut le directeur. Mais tout ce qui y était inscrit, avait bien était dit. Pour qu’un procès-verbal du CE puisse être affiché, il faut qu’il soit signé et par le président et par le secrétaire, il ne le fut plus pendant un certain temps par la direction. Nous, nous le faisions paraître sur notre journal et l’affichions dans les panneaux à cet effet.
Là, ce n’était plus un « copain » que j’avais, mais deux !