De l’aurore au crépuscule voir plus …

Tintin.

“Tintin, c’est moi sous toutes ses formes! Tintin, c’est moi quand j’aimerais être héroïque, parfait; les Dupond et Dupond, c’est moi quand je suis bête; Haddock, c’est moi quand j’ai besoin de m’extérioriser”, déclara un jour Hergé (1907-1983).

Mais Tintin est également de la famille de Totor, chef de la patrouille des Hannetons qui “naît” en 1926 sous la plume d’Hergé dans le “Boy-scout belge”. Hergé? Pour signer sa toute première histoire en images, le jeunes dessinateur belge s’est trouvé un pseudonyme en inversant les initiales de ses prénoms: Georges Remi. (R-G).

Et c’est le 10 janvier 1929 que, dans les pages du “Petit Vingtième”, Hergé envoie Tintin réaliser son premier reportage au pays des Soviets. Tout comme Albert Londres ou Joseph Kessel qui fascinaient Hergé, tintin fait le tour du monde. 23 albums font de lui un globe-trotter impénitent. L’Afrique, l’Amérique, l’Egypte, l’Inde, la Chine, le Pérou, le Moyen-Orient, l’Himalaya, mais aussi le San Theodoros et la Sylvadie, pays imaginaires où tintin fait respectivement la connaissance du fougueux général Alcazar et de l’encombrante cantatrice Bianca Castafiore.

Seize ans avant Neil Armstrong, Tintin marche sur la lune grâce au professeur Tournesol et Hergé fait alors preuve d’une acuité visionnaire stupéfiante. L’anticipation est de taille. Et puis, il y a le château de Moulinsart demeure des aïeux du capitaine Haddock, où il fait bon venir se reposer entre deux voyages souvent mouvementés.

Adolescent naïf à ses débuts, Tintin devient rapidement une sorte de super héros dont les exploits nous montrent comment l’honnêteté, l’astuce et la raison peuvent triompher des pièges qui leurs sont tendus. Avec son inséparable Milou, il parcourt inlassablement ciel, terre et mer, tel un justicier désintéressé ou un philosophe candide.
Si vous avez entre 7 et 77 ans (trop tard pour moi….) n’hésitez pas à découvrir ou redécouvrir les extraordinaires aventures du plus célèbre reporter de la bande dessinée.

Jane Champeyrache.

Timbre : Œuvre d’Hergé (Moulisart 2000) Imprimé en héliogravure.
Vente anticipée le 11 mars 2000 à Paris. Générale le 13 mars de la même année.

Brassaï. 1899-1984

Né en 1899 à Brasso, en Transylvanie, Gyula Halasz forge son pseudonyme d’artiste sur le nom de sa ville natale. Il étudie le peinture aux académies des Beaux- Arts de Budapest et de Berlin -Charlottenburg. En 1924, il vient à Paris où il sculpte, dessine, écrit collectionne des timbres.

Emerveillé par la capitale, ce noctambule voudrait, par sa peinture, rendre avec justesse cette obscurité, la vie de ce monde secret. Qu’ils s’agisse de voyous, de voyageurs de l’abîme ou de quartiers aux murs lépreux, tout cet univers souterrain lui semble authentique, vivant. Il veut en être le témoin, comme le dit François Mauriac: “Brassaï est un révélateur des microcosmes inconnus dont le temps accumule invisiblement les vestiges”. Et Brassaï d’avouer: “C’est poussé par le désir de traduire en images tout ce qui m’émerveillait dans ce Paris nocturne, que je devins photographe. ”

Dès lors, muni de son appareil Voigtländer, il saisit un monde interlope. Il inquiète. Pour convaincre si besoin, il présente quelques clichés obtenus de nuit: preuves tangibles de ses activités. Dostoïevski et ses personnages l’attirent. Comme eux ,il sera le témoin de l’insolite, des mauvais garçons qui arpentent la capitale dans les années 30. “Paris de nuit” paraît en 1933, “Graffiti” en 1960. Il collabore à la luxurieuse revue d’art ” Le Minotaure” et fait la connaissance de Picasso. “Conversations avec Picasso” est publié en 1964. Plus que foisonnant d’anecdotes, ce livre offre une merveilleuse approche de l’art, de l’artiste et de son génie. “Paris secret des années 30″ paraît en 1976 et “Les artistes de ma vie” en 1982. Il décède le 8 juillet 1984 à Eze.

Photographe célébré à plusieurs reprises au Museum of Modern Art de New-York, Brassaï connaît un triomphe immense en 1974 en Arles, lors des Rencontres Internationales De la Photographie. Son ami Henry Miller, parlant de lui, évoquait un “œil vivant” qui , à l’affût du monde, du moindre mouvement, sut capter l’instant. Brassaï nous laisse un précieux témoignage. Il est l’historien d’une époque, sans lui, engloutie.

Jane Champeyrache.

Source: Collection Philatélique de la Poste.

Timbre: Photographie de Brassaï intitulée: “La Tour Saint-Jacques, Vue de Notre-Dame vers 1936″. Mise en page par Claude Andréotto.
Vente anticipée le 10 juillet 1999 à Paris et générale le12 du même mois.

Dessine-moi l’an 2000.

Des enfants de toutes couleurs se tenant par la main: dessin signé de Morgan Toulouse , 9 ans. Son œuvre a remporté le concours “Dessine-moi l’an 200″, lancé en octobre 1998 par la poste, en accord avec le ministère de l’Education Nationale.

Ouvert à tous les élèves inscrits en cours moyen des écoles primaires françaises, ce concours a connu un important succès, suscitant la participation de 10 222 écoles. Plus de 37 093 dessins ont été présélectionnés par les enseignants. Des jurys départementaux ont ensuite désigné l’œuvre lauréate de chaque département. Les 104 dessins finalistes ont été soumis à un jury national, présidé par Jean-Claude Mézières, créateur de la bande dessinée Valérian.

Selon lui, le “projet lauréat a bien symbolisé, au moyen très simple de papier découpé, le thème de l’unité et du monde en paix. Son dessin a quelque chose de très sympathique”. Pour le réaliser, Morgan Toulouse a mis en pratique les techniques d’arts plastiques enseignées depuis deux ans par son institutrice, en s’attachant à harmoniser les formes et les couleurs, tout en éliminant les détails superflus. Un travail de professionnel.

Le lancement du timbre s’inscrit lui-même dans le cadre d’un événement prestigieux: l’exposition Philexfrance 99, dernière grande manifestation philatélique de la fin du siècle, résolument tournée vers le nouveau visage des loisirs du timbre à l’aube du IIIème millénaire. Cette nouvelle émission y est présenté en compagnie des lauréats de l’opération” “Stampin’The Future”, lancée par la Poste des Etats -Unis avec30 autres pays. Tous ces “timbres de l’an 2000″, qui soulignent la portée universelle du timbre, messager sans frontières et passion commune à des millions de collectionneurs à travers le monde, ont été présentés en 2001 dans le cadre de l’exposition World Stamp Expo 2000, en Californie.

Source: Collection Philatélique de la Poste.

Timbre conçu par Morgan Toulouse- Mise en page par Charles Bridoux. Imprimé en héliogravure.

Vente anticipée le 6 juillet 1999 à Paris, générale le 8 du même mois.

Libre constitution des Syndicats Professionnels.

Un républicain modéré mais convaincu

Fils d’un avocat réputé, René Waldeck-Rousseau, ardent républicain qui avait été député de l’Assemblée Constituante en 1848 et maire de Nantes (1870-1874), Pierre fait son droit à la Faculté de Poitiers et présente sa thèse à Paris. Avocat au barreau de Saint-Nazaire, il participe à la rédaction du journal l’Avenir puis il s’installe à Rennes en 1873 et se fait élire député en 1879 comme membre de l’Union républicaine, soutenant à la Chambre les Opportunistes. Il devait exercer ce mandat parlementaire pendant dix ans.

En 1881, il épouse Marie Durvis (1854-1936), belle-fille de Jean-Martin Charcot et demi-sœur de Jean-Baptiste Charcot. Pierre Waldeck-Rousseau élèvera son beau-fils, Jacques Liouville, comme son propre fils.

Il devient ministre de l’Intérieur dans l’éphémère gouvernement Léon Gambetta (où il conserve son poste du 14 novembre 1881 au 30 janvier 1882) puis dans le second gouvernement de Jules Ferry (23 février 1883 - 6 avril 1885). C’est alors qu’il se fait l’avocat de la liberté d’association, déposant une première proposition de loi dès 1882. Il est à l’origine de la loi relative à la liberté des associations professionnelles ouvrières et patronales votée le 21 mars 1884 , dite “loi Waldeck-Rousseau”, ainsi que de la loi Waldeck-Rousseau sur la relégation des récidivistes, votée peu après son départ du ministère.

Face à l’industrialisation, la mobilisation ouvrière est précoce et combative en Loire-Inférieure. On assiste à une grève des déchargeurs nazairiens dès 1858. La loi autorisant la constitution de syndicats (1884) donne un cadre légal à l’action ouvrière. Les premières chambres syndicales affirment les droits des ouvriers, réclament la hausse des salaires et souhaitent voir développer l’enseignement professionnel.

À travers des conflits souvent durs dans la métallurgie ou sur les chantiers navals, les ouvriers montrent un visage combatif. Entre 1899 et 1902, les effectifs des syndiqués doublent. À la suite de leurs leaders, ils forgent un mouvement ouvrier original avec un rôle national éminent. L’armateur Charles Brunellière prend la tête du mouvement socialiste nantais. L’influence anarcho-syndicaliste est importante. Fernand Pelloutier, issu d’une famille d’indienneurs, et le jeune avocat Aristide Briand ont largement contribué à l’adoption de l’idée de grève générale lors du congrès ouvrier national tenu à Nantes en 1894.

La construction navale et la métallurgie sont des secteurs particulièrement syndiqués, où l’activisme de terrain est fort. Entre 1892 et 1914, la Basse-Loire connaît 436 grèves suivies par 91 854 grévistes et occasionnant la perte de 937 722 journées de travail. La grève générale de 1893 marque les esprits et paralyse Chantenay et Couëron durant plusieurs jours. Elle touche près de 8 000 travailleurs, plus de la moitié des ouvriers nantais. L’année suivante, le conflit aux forges de Trignac dure plusieurs semaines. Parfois, on adopte le principe des « bras croisés ». À Nantes, en 1907, la grève des dockers compte parmi les plus longues et dures.

Même quand elles ne concernent que des petites entreprises et peu d’ouvriers, les grèves font l’objet d’une attention quotidienne de la police. Le commissaire de police reçoit chaque jour un rapport circonstancié et rend compte au préfet sans délai en cas d’incidents. Les syndicats font l’objet d’une surveillance organisée.

Extrait de Wikipédia….

Arnac-Pompadour.

La cité d’Arnac-Pompadour s’étend au nord- ouest du département de la Corrèze, région au relief doux et aux passages harmonieux qui marque la transition entre le Haut et le Bas Limousin.

Dans les frondaisons du bourg se découpe la haute silhouette de l’aile sud, élément architectural subsistant de l’imposant château du XVème siècle des seigneurs de Pompadour. Elle témoigne du faste de cette dynastie, dévouée à la monarchie et au catholicisme.

Le nom des seigneurs de Pompadour était célèbre, bien avant que ce marquisat ne soit offert par le roi Louis XV à sa favorite, Jeanne Antoinette Le Normant d’Etioles, protectrice des arts et des lettes et créatrice du “style rocaille”.

De larges fossés et un rempart, franchis par un châtelet fortifié, protègent toujours la demeure. Cet aspect défensif moyenâgeux ressort encore des nombreuses meurtrières et de ligne de mâchicoulis reliant les quatre tours et les deux pavillons. Mais les larges ouvertures des fenêtres à meneaux, la blondeur de la pierre et les toits coiffés de poivrières d’ardoise adoucissent élégamment l’ensemble qui offre un air de grandeur souriante.

Les passionnés d’hippisme savent également qu’Arnac-Pompadour est le siège réputé d’un institut du Cheval, d’un Haras national spécialisé dans les pur-sang anglo-arabes et chevaux de traits, ainsi que la seule jumenterie nationale.

Arnac, la voisine distante de deux kilomètres, peut s’enorgueillir de sa remarquable église paroissiale du début du XIIème siècle. Fondé en 1028, le prieuré, accompagné d’un petit monastère, compta jusqu’à 14 moines. Le transfert des reliques du célèbre saint Pardoux et le statut de prévôté conféré par l’abbaye Saint-Martial de Limoges lui assurèrent un prestige qui s’épanouit aux XIIème et XIIème siècles.

Aucun bâtiment claustral ne subsistant, l’église étonne pas ses vastes dimensions de forteresse aux longs murs aveugles rythmés de contreforts massifs. Si le transept, le chœur, la remarquable sculpture des chapiteaux et une partie de l’austère décor de la façade sont de style roman limousin, les prémices du gothique se font sentir dans la voûte sur ogives de la nef et la forme en arc brisé du portail.

Née de l’alliance des pouvoirs temporel et spirituel, Arnac-Pompadour offre une belle synthèse de l’histoire artistique de cette région.

Source: Collection philatélique de la poste.

Timbre: Conçu et gravé par Pierre Forget. Imprimé en taille-douce. Vente anticipée le 10 juillet 1999 à Arnac-Pompadour (Corrèze) et générale le 12 du même mois.

Sarkozy “sent bien” la présidentielle…

 Titre du  journal “Aujourd’hui” au lendemain de la candidature de Nicolas Hulot.

 Alors mes petits neurones se mettent à “gamberger” allégrement. Une annonce concomitante. Je me dis que le 1er, Nicolas le petit a, pour premier objectif, de passer le tour du prélavage, ce qui selon les sondages est loin d’être assuré. Il lui faut donc dès maintenant, diluer le vote des mécontents nombreux, de façon à ce qu’il puisse décrocher le pompon du “manège” et se garantir un deuxième tour de lessiveuse… Même s’il arrive deuxième en compagnie de La Marine, il pense que, comme pour Chirac, les Français voteront “républicain”.

 La candidature de Nicolas Hulot est une aubaine. Etant l’homme le plus apprécié des français, il peut affaiblir, par sa présence, le PS qui pourrait dans ce cas partir dans la “rigole” avec l’eau du prélavage. Il avait déjà été question de la candidature d’Hulot, il y a 4 ans. Et puis, il ne s’est pas présenté. Pourquoi ? On peut se demander la raison.

 Sa fondation Ushuaïa est la propriété de TFI où il est salarié (33 000 euros mensuels pour 4 émissions dans l’année. Qu’il ne percevra plus jusqu’à la fin de son congé sabbatique en mai 2012.) Les financiers de cette fondation, outre TFI sont EDF, l’Oréal etc, et il se targue d’avoir aussi la promesse de participation de Veolia, tous de fervents défenseurs de la nature. En tout, une vingtaine de donateurs qui assurent plus de 65% du financement de la fondation contre 12% de fonds publics, le reste provenant de dons et de legs.

 Le vice-président est Pierre Siquier PDG de Ligaris (capital de 10 millions d’euros), le trésorier est André-Jean Guérin, haut- fonctionnaire au sein du ministère de l’écologie et du développement durable; Henri Rouille d’Orfeuil, ancien du ministère des affaire étrangères et de la banque mondiale, membre du centre de développement, il préside depuis 2001 “Coordination  sud”. La fondation va changer de nom et se nommera désormais “Fondation pour la nature et l’homme.” Avec le même conseil d’administration et les mêmes financiers. Je suppose qu’avant de s’engager, il a tout de même préservé ses arrières…..car j’ai toujours supposé qu’il y a 4 ans, il n’avait pas eu la permission de “sortie”…..

Les grandes manœuvres sont commencées…….

Nadar.

Gaspard-Félix Tournachon voit le jour à Paris le 5 avril 1820. Tout en suivant des cours de médecine, il travaille comme commis libraire, feuilletoniste. Il signe Tournadar, puis Nadar, lorsqu’à 21 ans, il dessine et écrit pour différents journaux. A 25 ans, il publie son premier roman” La robe de Déjanire”, et côtoie déjà bon nombre d’hommes de lettres.

Caricaturiste dans plusieurs revues, il excelle en cet art et son “Panthéon de Nadar” offre une lithographie de 300 portraits de célébrités en procession derrière Victor Hugo: Tous brossés avec ingéniosité et finesse d’analyse. La ressemblance moral doit-être. Nadar, afin de ne pas lasser ses modèles, a recours à la photographie. Et cet homme orchestre, s’il caricature sa vie durant, écrit abondamment romans et surtout nouvelles. Mais son art ne s’arrête pas là.

Cet homme qui a lancé son frère Adrien dans la photographie s’en éprend et donne toutes ses lettres de noblesse à un art encore méconnu, transcendant ce qui n’était alors qu’une technique en création artistique. les intellectuels d’alors affectionnent, bien souvent, à l’égard de la photographie dédain ou désinvolture. Baudelaire, lui même, réticent, sait reconnaître en Nadar le créateur, l’artiste, lorsqu’il dit: ” Nadar, c’est la plus étonnante expression de vitalité”. Et cela est, puisque l’artiste introduit l’art du portrait.

Il sait rendre la “ressemblance intime”. Nadar regarde les gens, il ne vole pas l’instant, mais au contraire le sacralise dans un grand élan amical. Ce magicien parle du “côté psychologique de la photographie”; Cet homme qui nourrit une véritable passion pour la littérature, ce caricaturiste hors pair, réussit en 1858 la première photographie aérienne. Mettant au point l’éclairage électrique, il peut photographier, la nuit et en lumière artificielle, catacombes et égouts de Paris.

L’exposition universelle de 1900 offrit une rétrospective de sa prodigieuse carrière de photographe. reconnaissance magistrale méritée pour celui qui sut faire accéder le photographie au rang d’Art. Il est décédé le 20 mars 1910 à Paris.

Jane Champeyrache.

Source: collection philatélique de la poste.

Timbre: Photographie de Nadar: “Debureau à la Caméra” Photothèque de la ville de Paris. Mis en page par Claude Andreotti. Vente anticipée à Paris le 10 juillet 1999 et générale le 12 du même mois.

Cérès 1849-1999. (Philexfrance 99)

Celle qui symbolise à la fois la grande réforme de la poste et la IIème République dont Jacques -Jean Barre, graveur général des monnaies, inventa l’image, celle qui naît le 1 janvier 1849 et que , très vite, les collectionneurs appellent Cérès (Déesse des moissons), tient encore aujourd’hui, par sa beauté et son originalité, une place d’honneur dans la philatélie mondiale.

Elle inaugure un évènement exceptionnel: Philexfrance 99, Mondial du Timbre, placée sous le haut patronage du Président de la République. Il s’agit de la plus grande manifestation philatélique internationale de la fin de ce siècle. Il s’agit aussi, rencontre de qualité, du 150ème anniversaire du 1er timbre-poste français. Du 2 au 11 juillet 1999, à Paris expo, Porte de Versailles, le monde entier a eu rendez vous dans les 50 000 mètres carrés du hall 1 où les architectes Zaborski et Baubion ont créé l’univers magique des architectures éphémères.

Les collections de timbres- poste les plus prestigieuses du monde étaient réunies pour une compétition aux médailles d’or, de vermeil, d’argent et de bronze. Un formidable marché aux timbres rassemble plus de 300 stands de négociants et d’entreprises postales. Des expositions culturelles: “150 ans de timbres poste et de vie quotidienne des Français”- “Autographes timbrés”-destination- Pôle Sud” pour découvrir faune et flore des îles australes françaises, participaient à la fête.

La Planète des Arts initie le public aux mystères de l’art en petites dimensions. L’Imprimerie des Timbres-Postes de Périgueux effectua sur place des démonstrations de savoir- faire. Philexfrance 99 a misé sur la jeunesse en offrant au timbre- poste, pour sa campagne de séduction, 700 m2 d’activités de détente et de jeu. Les jeunes de tous âges, curieux ou déjà collectionneurs, ont découvert ou retrouvé les moments de rêve et de joie, les richesse infinies qu’apporte ce semeur d’idées, acteur de la vie quotidienne, ce témoin des rendez- vous de l’Histoire, de l’Art, ce porteur d’effigies, ce défenseur des grandes causes, attentif aussi aux fêtes et anniversaires.

Les temps forts des émissions “Premier Jour” rythment l’exposition, encrant la philatélie dans les loisirs du XXIème siècle. Le premier timbre de l’exposition est consacré à Cérès, l’éternelle inspiratrice. Il fête son 150ème anniversaire par un subtil et élégant jeu de miroir et par une 3ème dimension qu’offre le phénomène d’interférence d’un hologramme, technologie résolument tournée vers l’avenir, qui dessine son antique profil.

Annette Apaire.

Source: Collection philatélique de la Poste.

Timbre: Conception graphique d’Aurélie Baras, d’après l’œuvre de Jacques-Jean Barre. Imprimé en Héliogravure.

Vente anticipée le 2 juillet 1999 à Paris et générale le 5 du même mois.

Cathédrale d’Auch (Gers)

“(…)et tous étaient si anciens qu’on voyait ça et là une vieillesse argentée étinceler de la poussières des siècles et montrer brillante et usée jusqu’à la corde, la trame de leur douce tapisserie de verre”, écrivait Marcel Proust dans “A la recherche du temps perdu” à propos des vitraux de l’église de Combray.

Observateur des églises et cathédrales sur les traces de son maître en la matière, le critique d’art anglais John Ruskin, Proust suivit cet engouement de l’époque pour la visite “aux cathédrales”. Il se rallia à la tendance générale pour manifester à ce propos un intérêt tout personnel. S’il partit à maintes reprises à la rencontre des cathédrales de Chartres, Amiens ou Rouen; il fit l’impasse sur celle d’Auch (s’étant peu rendu en Midi-Pyrénées durant son existence.) il aurait été sûrement sensible aux verrières réalisées entre 1507et 1513 par Arnaud de Moles pour Sainte Anne d’Auch.

Car les 18 verrières de l’artiste forment l’un des rares ensembles complets de vitraux Renaissance qui représentent des motifs propagés en France après les guerres d’Italie. L’iconographie sélectionnée par Arnaud de Moles reste homogène et demeure au plus près de la pensée du Moyen- Age, affectionnant les correspondances entre l’ancienne et la nouvelle loi.

Ces fabuleux vitraux rassemblent néanmoins des personnages d’origines diverses: patriarches, prophètes, apôtres ou sibylles. Une galerie de personnages quelque peu inattendue, puisque la hiérarchie traditionnelle n’y est pas respectée. Des figures de la Bible côtoient celles du paganisme, provenant de toutes classes, de toutes origines. Le thème général reprend les 6 jours de la création et le 7ème jour. Arnaud de Moles, artiste dont la légende veut qu’il est eu les yeux crevés par ses commanditaires après l’exécution de son œuvre, n’aura ainsi jamais pu faire mieux ailleurs. Il inspira néanmoins un autre travail mémorable: celui de Michel- Ange et ses fresques sur la voûte de la chapelle Sixtine, à Rome.

Dans sa dimension actuelle, le cathédrale d’Auch, qui surplombe la vallée du Gers, est l’aboutissement d’une longue histoire, du querelles, de luttes et e démolitions. Enfin, c’est en 1489 qu’un immense chantier va débuter, pour se développer considérablement au XVIème siècle. En 1970, une restauration lui a rendu son éclat. Elle reste, pour les spécialistes, l’une des plus belles cathédrales de France.

Elodie Baubion- Broye (1999)

Photo: Détail d’un vitrail de la chapelle de la compassion de la cathédrale d’Auch. Mis en page par Michel Durand- Mégret. Gravé en taille- douce par Jacky Larrivière.

Vente anticipée à Auch le 19 juin 1999 et vente générale le 21 du même mois.

René Caillié 1799-1838

En ce début du XIXème siècle, quelques tentatives ponctuelles se sont bien souvent soldées par des tragédies. L’Afrique, connue par ses régions côtières, n’a pas livré l’intérieur de ses terres à l’exploitation tant désirée par la communauté scientifique européenne. Découverte des ressources naturelles nouvelles, d’un autre peuple, d’une civilisation différente attisent bien des convoitises. Devant l’échec des anglais, le Société géographique promet une récompense à celui qui, le premier, entrerait dans la merveilleuse cité de Tombouctou décrite dans les siècles passés par des voyageurs arabes.

Il n’en faut pas plus à ce jeune garçon de 16 ans, né à Mauzé sur - le - Mignon le 19 novembre 1799. En effet, depuis sa prime jeunesse, René contemple les voilures. Le port de Rochefort est son asile, le lieu de toutes ses rêveries. Cet orphelin n’a qu’une aspiration: découvrir ces vastes espaces mentionnés “Terres inconnues” sur les livres et cartes de géographie offerts par son tuteur et oncle Barthélémy Lépine.

Ainsi donc, le27 avril 1816, René embarque pour le Sénégal avec une paire de souliers neufs comme simple fortune. Dakar, Saint- Louis, l’île de Gorée, Pointe à Pitre représente une première tentative et les découvertes des premières souffrances du voyage à pieds. Le jeune homme ne se décourage pas, il conserve une volonté farouche. La curiosité qui anime cet explorateur l’incite à apprendre la langue arabe et les pratiques des Maures.

Instruit, Caillé dit Abd Allah, riche de sa seule volonté, s’engage dans la fascinante et terrible aventure. il ira jusqu’à Tombouctou, le ville mystérieuse dont nul Européen n’est revenu. A la manière d’un naturiste, il prend des notes, détaille, commente tout ce qu’il découvre. Scorbut, souffrances physiques multiples, humiliation l’accablent. Caillé supporte. Son but est là. Le 20 avril 1828, il entre à Tombouctou où il reste 14 jours. En Décembre 1828, il reçoit les honneurs qui lui sont dus et jusqu’en 1838 où il s’éteint, des projets de voyage l’habitent qui l’entrainent vers l’Afrique.

Jane Champeyrache.

Timbre conçu par Marc Taraskoff d’après une œuvre d’un artiste anonyme, daté de 1830 appartenant à la Société de Géographie de Paris. Gravé par André Lavergne et imprimé en taille douce. Vente anticipée le 26 juin 1999 à Paris et générale le 28 du même mois.