Tour du monde par Alain Gerbault
avril 30th, 2013Tour du monde par Alain Gerbault .
En 1970, il y a eu 40 ans, qu’Alain Gerbault, revenait au Havre d’un long périple autour du monde, à bord du “Firecrest”, le cotre de 9,15 m et de 10 tonneaux, dont le timbre reproduit les deux focs et la voile latine. Ce grand garçon de 30 ans, au visage osseux, avait fait brillamment la guerre dans l’aviation. Comme beaucoup d’homme de sa génération, le jeune ingénieur des Ponts et Chaussées éprouve des difficultés à retrouver dans la paix son équilibre humain, qu’il s’efforça de reconquérir par le sport, car il fut un excellent joueur de tennis, et finit par se passionner pour la voile.
Après un entraînement trop court ,selon les experts, il s’embarque à Cannes en navigateur solitaire, part en juillet 1923, et met 145 jours, dont 26 de tempêtes, à gagner New-York. Il n’en repart qu’un an après, de nouveau accompagné par les tempêtes; abordé par un vapeur, il est immobilisé 3 mois au Bermudes. Les conditions seront plus favorables dans le Pacifique, mais le grand moment pour lui, fut son arrivée en Polynésie ” je sentis que j’avais atteint mon but: là était le pays où j’aurais voulu vivre et mourir” ! Les français commencent alors à voir en lui un héros national, et un homme qui a trouvé “le secret de la vie libre et heureuse sous les tropiques. Il connaîtra encore de nombreuses difficultés, des avaries allant jusqu’au naufrage, mais ce qui le retardera au retour, c’est avouera-t-il:” La tristesse de voir approcher la fin de ma croisière, tristesse qui n’avait fait que croître depuis mon départ de Polynésie.” Le triomphe de son arrivée, le succès de son journal de bord, ne réussirent pas à le fixer en France. Il ne cesse d’exalter les sagesse des indigènes, nus et libres “qui ne font pas, du travail et de l’argent, les buts de l’existence”. Il finit par céder à la nostalgie du paradis exotique; il va, en 1932, se fixer aux îles de la Société où il y meurt en 1941.
Alain Gerbault ne reste pas seulement une vedette de l’après-guerre, un des héros des “années folles”. Ce navigateur solitaire a fait école. Relayé de nos jours par un Tabarly, un Moitessier, il entraîne dans son sillage tous les passionnés de la voile, qui sont 800 000 en France, emportés dans une activité sportive et technique en pleine expansion. il est une figure légendaire, mais aussi un exemple stimulant pour les 80 000 jeunes qui passent chaque année par les écoles de voile.
Sans doute y avait-il déjà, autour de 1925, quelque anachronisme dans le rêve idyllique de paradis polynésien d’Alain Gerbault. ais son exploit met en valeur, à sa date, les apports de la voile à une formation de l’individu, qui n’a cessé de grandir en ascendant et en prestige: développement de l’adresse, juste économie des gestes, goût de l’effort, de la vie libre et saine, réalisation de l’instinct de puissance, volonté de dépassement de soi, et, en définitif, équilibre physique et moral couronné par l’épanouissement humain.
PS: je n’ai jamais compris qu’on ne dise ceci, d’un mineur, d’un métallo, d’un compagnon ou d’un simple manœuvre. Je crois que le seul tort qu’ils ont est de ne pas être…..”unique” ….
Timbre dessiné et gravé en taille-douce par Albert Decaris. Format vertical 27 x 48mm. vente 1er jour à Laval et Puteaux le 10 janvier 0970 et généralisée le 12 du même mois. Retiré de la vente le 6 novembre 1970.
Source: Feuillet N° 120 du Catalogue CEF et de l’Argus du Timbre. Illustration du feuillet ci- dessous par Decaris….
Bon 1er mai. Journée RTT pour moi !!