Louis Delgrès (1766-1802)
mars 21st, 2012Louis Delgrès (1766-1802)
“La résistance à l’oppression est un droit naturel”. Cette proclamation faite en 180, par Louis Delgrès, nous rappelle que 13 ans après la Déclaration des Droits de l’Homme, il restait des droits à conquérir et des bastides à abattre. Car le vent de liberté qui souffle à la Révolution n’atteint pas les côtes des colonies. En effet, la nouvelle constitution ne s’appliquait pas aux gouvernements intérieurs de ces territoires. Pour longtemps, encore les Noirs allaient demeurer dans la servitude. En abolissant l’esclavage en 1794, la Convention avait fait naître un puissant espoir. C’est alors que Louis Delgrès fit entendre sa voix et, pour son grand malheur, le son du fusil.
Qui était Louis Delgrès, cet homme qui apparaît aujourd’hui comme un symbole de la lutte contre l’esclavage en Guadeloupe ?
Né le 2 août 1766, à Saint-Pierre en Martinique, Louis Delgrès s’engage à l’âge de 17 ans dans les milices coloniales. Pendant la guerre d’Amérique, il sert dans l’armée de Rochambeau contre les Anglais. Fait prisonnier, le fougueux militaire est déporté en Angleterre en 1794, puis échangé. De retour dans les rangs des armées de la République, il est envoyé en Guadeloupe avec le grades de lieutenant au bataillon des Antilles. Après avoir été blessé à Ste Lucie, Louis Delgrès est, à nouveau, capturé et échangé en 1797.
Il est alors promu commandant et retourne en Guadeloupe en 1789. Nommé aide de camp du général Lacrosse en 1801, il se bat contre les troupes noires rebelles qui s’étaient révoltées contre l’attitude humiliante de Lacrosse à l’égard des gens de couleur. Devenu colonel en janvier 1802, il finit par se rallier à leur cause, car il soupçonne les autorités gouvernementales de vouloir rétablir l’esclavage. Louis Delgrès livre alors une bataille farouche, mais ne peut résister longtemps dans la position où il s’est retranché. Blessé, il se donne la mort avec quelques soldats fidèles, en faisant sauter un tonneau de poudre. C’était le 28 mai 1802. Le 16 juillet 1802, l’esclavage est rétabli en Guadeloupe. Pour l’heure, la cause est perdue. Il faudra attendre près d’un demi-siècle pour qu’une nouvelle République l’abolisse définitivement.
Timbre dessiné par Titouan Lamazou, mis en page par l’agence “Bonne Impression”, imprimé en héliogravure. Format horizontal de 35 x 26mm. 1er jour de mise en vente à Basse-Terre le 25.05.2002.
Source: Collection philatélique de la poste.