Ce n’était pas la première fois, et ce ne sera pas la dernière, mais qui sait, peut-être l’antépénultième. Un poignée de main en entrant et déjà je vois 25€ qui change de poche.
Pour certain, souvenez vous. Il y avait peut de temps que j’avais démarré mon blog sur 20six.En février 2004. Je vous disais que je devais me coucher pour pouvoir parler correctement. Tout le monde, toubib, femme ou voisins me disaient que c’était nasal. Je suis allé voir une oto-rhino-laryngologiste, qui m’a envoyé son œil biologiste, au fin fond de ma gorge, en me le passant par le nez, et qui me dit : « il n’y a rien du tout ». Je n’avais cesse de dire : « ça se passe à l’étage inférieur, à la gorge. » Personne ne me croyait. Et je traînais lamentablement ma carcasse en compagnie de mon chien.
Puis viennent des difficultés à avaler. J’étais obligé de tout mouliner comme pour un nouveau-né. Jusqu’au jour, où je n’ai rien pu avaler, même pas une goutte d’eau, ni même ma salive. Mon toubib était en vacances, je vais chez un autre,qui m’expédie chez l’oto-rhino, qui elle, après une nouvelle plongée, ne voyant toujours rien, téléphone à une sienne consoeur, gastro-entérologue en lui demandant de me prendre en urgence et d’aller voir au sous-sol, où elle n’avait pu aller. C’était le 18 mai 2004.
Le 19 rendez vous avec l’anesthésiste, mais le lendemain c’était l’ascension. Alors je ne suis allé à la clinique que le vendredi 21 mai, ce qui me faisait une semaine complète sans avoir rien avaler, même pas une goutte d’eau. La gastro-entérologue, a fait descendre son scaphandre jusqu’au duodénum, où elle a bien trouvé 3 petits ulcères, mais rien qui pouvait obstruer la conduite. « Pas question que je vous renvoie chez vous, je vous hospitalise, et vais vous nourrir par perfusions. » Je l’aurais bien embrassé, car je me voyais déjà frapper à la porte du diable, car au paradis, il ne faut pas y compter. Le cerbère y est encore plus sévère que Sarko pour les migrants.
Le lendemain, à commencer la procession des patrons. Cardiologue, pneumologue, diabétologue (la glycémie était monté en flèche) et neurologue. Je ne vous parle pas des prises de sang (ils étaient obligés de me les faire sur le dessus des mains), les bras étant devenus comme des pelotes à épingles ; scanners et IRM, à sa 3ème visite, le neurologue me dit : « je crois avoir trouvé. Demain, nous vous faisons une piqûre et si 10 minute après vous pouvez parler, c’est que vous avez une myasthénie pharyngée. » C’était bien ça.
Nourri une semaine par perfusions et ensuite, (en même temps que commence mon traitement (mestinon, insuline etc), par une alimentation prés- mâchée « moulinée ». Au bout de 2 semaines, retour à la maison le vendredi, le samedi matin, je suis obligé d’appeler mon toubib, qui me prescrit en plus, 60mg de cortisone. Le lundi, je suis admis au CHU, grâce à l’intervention de la gastro, car ça n’allait pas du tout, et la clinique n’avait pas de service neurologique.
Cette photo, qui illustre cette note, est la vue que j’avais de ma fenêtre, au CHU. C’est la « Dent de Crolles », qu’elle ironie, pour un gars qui ne mangeait que du mouliné, avoir une dent géante en face de lui, ça lui donne envie de montrer ses crocs.
Pendant un certain temps, je faisais des allers-retours, pour régler le dosage du traitement, si bien que j’avais appelé le CHU, ma résidence secondaire. J’ai reçu la visite successive de tous les carabins de 4èmeannée. Il paraît que j’étais un cas assez rare. Je ne vais pas rentrer dans le détail, si ce n’est pour dire, que les amis de 20six, étaient informés de mes « autres » tribulations, que je recevais leurs messages par ma femme. Et je puis dire qu’ils m’ont grandement aidé.
Ce qui me tranquillisait, était le fait que, sur simple coup de fil, le service neurologie me recevait sur le champ, car il pouvait arriver que ce soit l’autre voie qui se coince, la respiratoire. Même un dimanche, vers 14 heures, où mon gendre m’y a mené, sans que nous ayons téléphoné, et en Août de plus.
Puis au printemps 2006, je commençais à aller mieux, j’y suis retourné pour surdosage de daube, et petit à petit, les médocs ont diminués, les unités d’insuline aussi. Jusqu’à la grosse surdose. Arrivée au CHU en catastrophe, sevrage complet de médicament pendant 2 jours, puis au lieu des 8 comprimés que je prenais encore, le toubib me dit « Maintenant, juste un immunosuppresseur, plus de mestinon. On verra bien ! » J’en menais pas large. Retour à la maison et cahin-caha, j’ai tenu le coup.
Hier, le neurologue m’a dit : « vous savez, cette maladie est pour nous, un mystère. Nous marchons un peu à l’aveuglette. Ca fait maintenant, presque un an que vous restez juste avec un Imurel de 50Mg. Nous allons essayer de le supprimer. Il se peut que tout aille bien, comme vous pouvez aussi faire une rechute. Cependant la prise d’immunosuppresseur, non seulement diminue vos défenses naturelles, mais vous oblige à un contrôle permanent (tous les 3 mois) de NFS- plaquettes- transaminases. Jusque maintenant, tout s’est bien passé, car vous avez une bonne constitution, mais si c’est inutile autant le supprimer. Si vous avez des difficultés d’élocution, du mal à mastiquer ou même des difficultés musculaires, téléphonez moi immédiatement. Le malheur, c’est qu’il faudra à ce moment là, reprendre les mestinons, l’imurel seul, ne sera pas efficace.» Voilà ! Je vais donc essayer, on verra bien. Le professeur au CHU, m’ayant dit que certaines maladies neurologiques, pouvaient partir, comme elles étaient venues et que certains de ses malades ne prenaient plus de médoc (pas celui de Bordeaux). Alors essayons. Si tout va bien, dans 3 mois, l’affaire sera dans le sac.
Je m’excuse auprès des anciens de 20six, je leurs avais dit que je pensais régler cette affaire en 2 ans, et bien non, il m’aura fallut 3 ans….. si tout va bien.
J’allais oublier, en sortant je lui ai donné encore une « louche » de 25€. Total 50 euros pour 17 minutes et une ordonnance pour les médocs et une pour analyse sanguine dans 2 mois, peut-être la dernière. Le nouveau rendez vous est le 16 juillet. Dans la foulée de la prise de la Bastille, il ne devrait pas y avoir de problème, pour un sans-culotte !