Photo de : www.phil-ouest.com
Journée du Timbre Blanc 1900.
Peu apprécié des collectionneurs dans les années 70, le timbre-poste au type “Blanc” du nom de son créateur, fait, depuis, l’objet d’une découverte de la part des philatélistes. C’est sans doute sa faible valeur faciale, de 1 à 5 centimes, qui l’avait fait ainsi négliger.
En 1900, cela faisait un quart de siècle que “La paix et le Commerce” (le timbre-poste dit du type “Sage”, régnaient sur le monde philatélique. Afin de renouveler l’image de la vignette postale, un concours est organisé en 1894. Près de 600 projets furent déposés. Aucun n’emporta la décision. “Tous médiocres” aurait juré le ministre de l’époque. En désespoir de cause, on demanda, en 1900, à trois artistes de renom de réaliser une série de timbres- poste de petites, moyennes et haute valeurs. Joseph Blanc, Louis-Eugène Mouchon, Luc-Olivier Merson se mirent à l’œuvre. L’émission avait été prévue pour l’Exposition universelle mais les artistes tardèrent à rendre leurs travaux, si bien que la série ne fut mis en vente que le 4 décembre 2000. L’exposition avait déjà fermée ses portes. Les premiers servis furent les bureaux de poste de la Chambre des députés et du Sénat. Les philatélistes n’apprirent la nouvelle que dans la soirée et firent l’assaut des guichets.
Sur le plan artistique, le type “Blanc” fut certes critiqué mais pas autant que le Type “Mouchon” qu’un parlementaire proposa de retirer de la circulation. L’œuvre de “Joseph Blanc” (1946-1904), Grand Prix de Rome en 1867, représente une déesse ailée personnifiant la “Liberté”. Elle tient dans sa main droite des balances, symbole d’Egalité. La Fraternité, 3ème thème de la devise républicaine, est symbolisée par deux génies en train de s’embrasser. L’ensemble est agrémenté d’un décors de palmes et de lauriers qui encombre une composition déjà chargée. On a parlé à son sujet “d’embrouillamini” et de “fouillis malheureux”. Certains auraient même noté la présence d’un 6ème orteil au pied de la déesse et préconiseront, non sans humour, une opération chirurgicale. Cette générosité de la nature résulte d’un coup d’échoppe malencontreux du graveur Emile Thomas sur le poinçon original qui présentait la particularité d’être en buis. ( Bois du buis très lourd et très dur, d’un beau jaune, aisé à polir employer couramment en tournerie et en sculpture.)
Par la suite, deux répliques en cuivre seront réalisées. Sous le feu de la critique également, le procédé d’impression en typographie jugé inadéquat pour une œuvre aussi riche en détails. Malgré cela, le type “Blanc” aura la vie dure. Un arrêté du 30 mars 1932, met à la retraite tous les timbres de type Blanc après de longues années de bons et loyaux services. Ils laisseront la place aux Semeuses camées.
Timbre dessiné par Charles Bridoux, d’après l’œuvre de Blanc. Gravé en taille douce par Claude Jumelet. Format vertical de 26 x 36mm. Vente anticipée le 21 février 1998 dans les bureaux de poste choisis par les associations philatéliques. Et générale le 23 du même mois.
Source: collection philatélique de la Poste.
PS: ce tantôt , repos des yeux , à plus.