Chaque four en utilise 4, c’est-à-dire que pendant que 2 sont utilisés dans le four en marche, les ouvriers confectionnent la charge des 2 autres. Les isolateurs de très haute tension ont une hauteur qui voisine les deux mètres. Vous avez dû déjà en voir dans certains enclos EDF, ils sont émaillés (brun- foncé), et lorsque vous descendez dans le midi, par la nationale, il n’est pas rare d’en voir qui ornent les portails de certaines maisons. L’ébauche en terre séchée, ne peut être posée ainsi sur le chariot, il faut la poser sur un support qui la maintiendra en suspension et lui empêchera tout contrainte durant la cuisson, afin qu’elle soit impeccablement droite et sans défaut. (Je ne vais pas vous soûler de détails)
Les tribulations……..suite
15 jours avant la fin de ce chantier, le patron me dit : « Dans 15 jours, vous monter avec J-P à Essen, chez le fabricant de ces fours, pour 3 mois. »-« Pourquoi et pourquoi moi ? »- J’en sais rien, soit parce qu’ils ont pas mal de travail, soit pour vous initier à leurs fours, ce qui nous permettrait de les construire en France et en Italie. »-« Vous savez que je ne tiens, plus du tout, à faire le bosco ! »-« oui, mais je mets J- P avec vous, et lui pourra le faire. »-« D’accord, j’y vais mais à contre cœur. » Vous avez pu voir durant mes récits, que j’ai assez de chance. Et bien, le samedi, soit 2 jours avant notre départ, le bureau m’annonce que c’est annulé et que j’allais sur un autre chantier : Bordeaux.
Je devais être à Bordeaux le lundi après midi, mais, avant mon départ, passer au bureau prendre mon billet d’avion et les consignes. Les consignes étaient simples : j’étais tout simplement prêté à une société de là bas, pour aller faire un four de traitement thermique à Blanquefort chez Ford (usines de boites de vitesse.). Je devais me comporter comme faisant parti de cette société.Celui-ci me dit : « Téléphonez moi la veille de votre retour et on viendra vous chercher à Satolas ». Un compagnon m’emmena à l’aéroport.
A Bordeaux, un gars m’attendait, il avait déjà retenu une chambre sur le trajet de chez lui à Blanquefort. Il me prenait le matin et me ramenait le soir. Nous n’étions que 3 : 2 compagnons et un manœuvre. Bien souvent, dans la journée, j’étais seul en tant que compagnon, ça ne me gênait pas, bien au contraire. Je n’y étais pas depuis 3 jours, que je vois arriver (appelons le : Castor (le gars qui m’avait demandé de le faire embauché pendant ses congés, puis définitivement). Et suivant les consignes, j’ai fait comme ci nous ne nous connaissions pas. Il venait tout simplement démarcher la société.
4 Jours plus tard, le chef de service me dit : « Pourquoi ne m’avait vous pas dit que vous connaissiez « Castor » et que vous êtiez de la même firme ? » Vous parlez si j’avais l’air d’un con. « Tout simplement, parce que mon patron me loue à un de ses confrères et que c’est, seulement, le travail exécuté qui vous concerne, c’est tout. Moi je ne connais que mon client, pas vous. » Il a souri et m’a dit : « Il se pourrait que vous reveniez sous la vraie casquette. » Ce qui se fit plusieurs fois par la suite, avec « Castor » comme cador ! Je me suis demandé et je me demande encore, si Mammouth ou Castor, peut-être même les deux, n’avaient pas mijoté une petite intoxication à mon insu et en se servant de ma pomme : présenter la « marchandise » avant les sollicitations.
Le troisième vendredi, je téléphone à la boite, pour leur dire que je serai samedi à 18,17 heures à Satolas. Après un petit moment, la secrétaire m’annonce que le patron viendrait me chercher à l’aéroport. Quand j’arrive à la sortie, pas de boss, je patiente une heure, une heure et demie et ne voyant rien venir, au bout de 2 heures je prends le taxi (Satolas- Grenoble : 70km à peu près). Alors que le taxi traverse Bourgoin- Jallieu, je vois la BMW qui filait comme un bolide vers Satolas. Le lundi matin, je présente la note à la secrétaire, qui la présente au boss et celui ci a dit, sans même lever un sourcil : « Payez ! » Il ne s’est même pas excuser et moi, je ne lui ai pas dit l’avoir vu dans son bolide.
La suite à….dimanche prochain.