Alseno, commune de naissance de ma mère.
L’abbazia della Colomba di Chiaravalle se trouve sur la commune d’Alseno, dans la plaine de Piacenza, elle est le témoignage de l’importante présence Cistercienne dans la région d’Emilie et la renommée de l’art médiéval de ce superbe sanctuaire.
Le document originel, daté du 11 avril 1136, ainsi intitulé :’’Institutionis paginam’’ officialise déjà le nom de l’ancien lieu désolé, couvert de taillis et de marais de la vallée du Pô, qui était appelé ‘’ Colombe ou oie blanche ‘’. Par ce parchemin, l’évêque de Piacenza, concède au monastère, son premier titre de propriété et le premier don. D’autres dons vinrent de nombreux donateurs, dont les deux plus importants furent : les marquis Oberto Pallavicino et Corrado Calvacabo.
La légende veut qu’une blanche colombe délimita, avec des brins de paille, le contour du monastère et le périmètre de la partie sacrée. C’est probablement le motif de l’appellation ‘’Abbazia sancta Maria della Colomba‘’, nom de la basilique et du monastère. Cette appellation est attribuée au fondateur San Bernado de Clairvaux à qui Dante dans sa ‘’Divine Comédie’’, lui attribue le célèbre cantique ‘’Vergine Madre, Figlia del tuo Figlio ‘’(Vierge mère, fille de ton fils.’’ Lequel fut le catalyseur vers la fin du 11ème siècle, de la réforme bénédictine, initié par le monastère de Cîtaux : ‘’Ora e Lavoro ‘’ (Prière et Travail).
Le 7 février 1137, le Pape Innocent II remis à St Bernado en personne, le 1er privilège papal concernant ce monastère, en le mettant sous la protection du St Siège, privilège confirmé par le pontife, Lucio II en date du 12 juillet 1144.
L’historique du monastère témoigne d’une grande activité tout au long des siècles. Sur la région concernée, se développe l’assèchement des marais et le travail agricole, mais aussi l’ouverture à grande échelle, pour l’époque, de dispensaires masculins et féminins, jusqu’à la lacune vénitienne. Rien que dans la région se trouvaient les abbayes de Fontevivo 1145(lieu de naissance de ma tante Daphné), Quartazzola 1217, Brontolo 1229 et Ste Maria in Strada 1298. Par la suite, des laïcs et leurs familles furent, à leur tour, intégrés dans la communauté cistercienne.
La prospérité du monastère subit un premier coup avec le saccage perpétré par les armée de Parme, Crémone et Reggio Emilia durant l’invasion de la province de Piacenza en 1217, mais bien plus importante fût la destruction réalisée en 1248 par l’armée de mercenaires de Frederico II qui, malgré l’appel des moines à l’empereur, n’épargna que le cloître, l’église et la salle capitulaire.
En 1444, l’abbaye, bien qu’ayant une grande activité religieuse, scientifique, littéraire et agronomique, doit céder son autonomie. Le management du commerce, intitulé :’Commanda’’ confiera toute la gestion à d’importants personnages vivant à l’abbaye, et celle-ci…..n’eut plus jamais une activité aussi florissante. Durant l’époque baroque le monastère fût reconstruit dans ses formes actuelles et en 1789, il fut rattaché à la province romaine de la même congrégation. Jusqu’au 18ème siècle, où furent appliqués les décrets napoléoniens de 1805 et 1810 confisquant les biens et supprimant la congrégation. Les archives, la bibliothèque, les saintes décorations et tableaux disparurent. Fin 1937, il ne restait qu’une simple cure, avec un prêtre du clergé séculier, alors que ce lieu a été livré, pendant plusieurs générations, aux ‘’visiteurs’’ qui en usèrent et abusèrent.
En 1937, le dernier curé séculier, Don Guglielmo Bertuzzi, avec l’appui de l’évêque de Piacenza et les moines de l’abbaye cistercienne de Casamari, s’engagent à redonner à l’abbaye de Chiaravalle, son ancienne splendeur. Une équipe d’architectes, la direction des domaines, et le Secrétariat du patrimoine national, commencèrent la restauration qui dura plusieurs années.
C’est là que furent, baptisé mon grand-père, ma mère, ainsi que ma sœur puînée Anna. L’aînée, Ermès le fut à Fontanellato, quelques kilomètres plus loin. Enfin, mes parents y furent mariés.
La suite …la semaine prochaine !!!