Chantier à la pétrochimie de Carling.
Nous nous étions donné rendez sur le chantier, le lundi matin pour 10 heures. Puisque nous venions à 3 de Thionville- Hayange et les 3 autres de la région de St Dié, autant nous voir sur le chantier avant de chercher la pension. Arrivés sur le chantier, après avoir pris nos ‘’laissez-passer’’ au poste de garde (déjà prêt sur coup de téléphone du bureau), nous nous rendons sur le lieu de travail. Encore un LOGECO comme vestiaire.
Là , nous avons la surprise de tomber sur le contrôleur qui venait aussi d’arriver. ‘’Je suis arrivé hier soir, nous dit –il, et il y a encore 4 chambres de libre où je suis, mais le patron peut en loger 2 ou 3 dans un petit hôtel à côté. Si ça vous dit, je vous y emmène. ‘’- ‘’Y a-t-il des douches ? ‘’ – ‘’2 chambres avec bains et deux avec douche. L’autre hôtel a des chambres avec douche. ‘’. Ce qui fait que nous pouvions manger tous ensembles : nous sommes restés à l’hôtel –restaurant, les 3 gars des Vosges sont allés au petit hôtel à 300 mètres du nôtre.

Le four est à droite de la photo, c’est un four cylindrique et en hauteur. Nous rentrions, pas en dessous, par l’emplacement où seront les brûleurs. Toute la journée nous étions comme dans un caisson, avec des baladeuses, d’où la fatigue des yeux maintenant.
L’après –midi, pendant que les gars installent le matériel et contrôlent si tous les matériaux sont là , j’entreprends le contrôleur sur le travail à exécuter. ‘’Ecoutez, vous nous faites un planning d’avancement des travaux, semaine par semaine, de façon à respecter les délais. Quand nous arrivons à la hauteur fixée pour la semaine, nous rentrons chez nous, et nous revenons le lundi pour 10 heures. ‘’- ‘’ J’ai eu X (de Nancy) au téléphone ce matin, qui m’a dit que vous aviez toute l’attitude pour les horaires et m’a demandé de lui signaler si ça n’allait pas. ‘’- ‘’ Pas de problème pour nous, mettons nous d’accord sur l’avancement des travaux et ce sera bien comme cela.’’
Et ce fut un chantier en or, tous les vendredis nous quittions vers 17 heures et revenions à 10 heures le lundi. Nous aurions pu faire encore mieux, mais ce n’est pas recommandé à cause des futurs chantiers. A la pension, le contrôleur s’était coulé dans le moule de l’équipe, payait sa tournée comme nous, et surtout….nous ne parlions jamais de travail. De plus, il était à la recherche d’une maison dans le secteur, ce qui fait que nous ne le voyions qu’une heure le matin et autant vers le soir. Et je vous assure que son contrôle était sérieux.
Il y avait une autre équipe de compagnons, en réparation, sur un autre cracking. Comme nos LOGECO étaient à côté l’un de l’autre, nous parlions pendant le casse-croûte du matin, avec les gars. Nous en connaissions certains, mais j’ai fait la connaissance de leur ‘’chef Roger ‘’ un grand gaillard et gentil garçon. Par la suite, je l’ai revu dans la boite où je suis aller à Grenoble, puis dans celle où j’ai été embauché par la suite à Voiron. Quand j’ai téléphoné pour de l’embauche à cette société de Voiron, il était justement dans le bureau du Boss et quand celui-ci lui a dit : ‘’ il y a un Walter X qui demande à être embauché, tu connais.’’- ‘’ Oui, embauche le. ‘’ Ce qui fut fait. Ne soyez pas étonné du tutoiement entre ses deux là , certains compagnons avaient connu le Boss, alors qu’il était un simple compagnon. Encore un compagnon qui est mort assez jeune. (Cancer.)
Lorsque je suis parti, il ne restait que la sole avec brûleurs à monter.. J’ai reçu mon certificat de travail la semaine suivante, avec le restant de ma paye et un complément en prime et rectificatifs de salaire horaire auxquels je ne m’attendais pas. C’est la période, où j’ai fais mes plus hauts salaires de compagnon. Et ce fut aussi mon dernier chantier en temps que responsable.C’est André, un des gars des Vosges, qui a pris l’équipe. Il était avec moi en Nouvelle- Calédonie. 5 ou 6 ans plus tard, sa femme m’annonça son décès lors d’un accident de voiture.
Photo prise après l’accident du 16 juillet dernier, où il y a eu 2 morts et 5 blessés.