Abbaye du Thoronet-Var
juin 30th, 2011Au sud de Draguignan, entre Aix et Fréjus, à l’abri d’un vallon solitaire, protégée des regards par les bois qui l’entourent, l’abbaye du Thoronet a conservé, huit siècles après sa fondation, la discrétion légendaire des premiers moines de l’ordre de Cîteaux. Construite à partir de 1160, Le Thoronet est l’une des “trois sœurs cisterciennes” de Provence, avec Silvacane et Sénanque. La plus pure des trois, dit-on généralement de ce chef-d’œuvre de l’art roman.
Nulle décoration superflue dans cet ensemble majestueux à force de simplicité. A l’image de toute l’architecture cistercienne, Le Thoronet respire le dépouillement qui caractérisait cet ordre religieux, dont l’austérité et le silence étaient la règle. A l’abri de ces murs épais, aux blogs de pierres parfaitement joints, on imagine la vie immuable des moines, partagée entre le travail manuel, l’office, le chant et la lecture.
Les bâtiments s’ordonnent autour d’un cloître en forme de trapèze aux lignes simples et aux arcades massives en plein cintre. L’église semble presque rigoureuse au premiers abords, mais la nef et le transept s’animent sous les jeux d’ombres et de lumière créés par quelques rares ouvertures intelligemment réparties. Le visiteur y est surpris par l’écho interminable: l’église a été conçue comme un instrument acoustique dédié au chant, que les cisterciens avaient élevé au niveau de grand art. La salle capitulaire, du premier gothique présente des voûtes d’ogives aux nervures déployées en palmier. Elle est entourée de bancs de pierre et abrite deux colonnes aux chapiteaux remarquablement décorés.
Chassés, les moines ont déserté les lieux à la révolution. L’abbaye fut alors vendue et échappa par bonheur à la destruction. L’Etat la racheta en 1854, et elle fut peu à peu restaurée, en particulier sous l’impulsion de Prosper Mérimée, qui sut mobiliser l’énergie des Monuments historiques. Le Thoronet est aujourd’hui l’un des hauts lieux touristiques de Provence. Les amateurs de chant grégorien et de musique sacrée peuvent y retrouver à l’occasion de nombreux concerts, l’atmosphère de recueillement et d’harmonie qui habitait ces murs au Moyen -Âge.
Timbre dessiné et gravé en taille douce par Marie-Noëlle Goffin.
Format horizontal: 22 x 36. Vente anticipée le 6 juillet 1996 au Thoronet (Var) et vente générale le 8 du même mois.
Source: Collection philatélique de la Poste.