50ème anniversaire de la flamme sous l’Arc de triomphe
février 28th, 201350ème anniversaire de la flamme sous l’Arc-de-Triomphe
L’arc de Triomphe de l’Etoile devait, dans l’esprit de Napoléon, perpétuer la gloire de ses armées; il en confia l’exécution à Chalgrin, le constructeur du Collège de France et de l’église Saint-Philippe du Roule. L’ouvrage entrepris en 1806, interrompu par la mort de l’architecte en 1811, ne fut terminé, d’après les plan initiaux, que 30 ans plus tard.
Les visiteurs actuels en admirent la masse, dont les lignes harmonieuses s’élèvent à une cinquantaine de mètres. Ils sont sensibles au mouvement entrainant et à l’exécution grandiose des groupes ornant la base des piliers, le Départ de Rude, le Triomphe de Cortot, la Résistance et la Paix d’Etex. Des inscriptions sur les façades internes rappellent les noms des maréchaux et généraux, avec ceux des batailles, dont certaines paraissent sur les boucliers de l’attique, au dessus de la frise d’entablement, où des allégories figurent le départ et le Retour des Armées. L’ensemble est encore mieux mis en valeur depuis l’aménagement par Haussmann des 12 avenues convergeant vers l’Etoile. L’inspiration initiale du monument s’était élargie avant même son achèvement: un décret de Louis-Philippe, le dédiait en effet ” à la gloire des Armées Françaises de puis 1792″.
C’est donc tout naturellement qu’au lendemain de l’armistice en 1918, un vaste mouvement d’opinion se dessina, pour que soient magnifiés sous cette voûte déjà chargée d’histoire, la valeur et le sacrifice des Combattants de la Grande-Guerre. Mais pour que l’Arc joue pleinement son rôle, de sanctuaire du dévouement patriotique le plus anonyme, la Chambre des Députés , décida, le 12novembre 1919, que le corps d’un soldat inconnu serait amené au Panthéon, consacré “aux grands hommes” par la “Patrie reconnaissante” et recevrait ensuite une sépulture sous la voûte de l’Arc de Triomphe. Représentant ses compagnons, 1 500 000 combattants morts au champs d’honneur, l’Inconnu fut choisi au hasard parmi 8 catafalques, contenants des corps non identifiés, exposés dans un salle souterraine à la citadelle de Verdun (cette pièce existe toujours). Son cercueil fut amené à Paris, transporté à l’Etoile le 11 novembre 1920, puis inhumé sous une dalle portant la simple inscription: “Ici repose un Soldat Français mort pour la Patrie.1914-1918.”
Des cœurs généreux s’émurent de la nudité de ce tombeau surtout dans la solitude de la nuit. Un artiste conçu et réalisa le motif qui orne maintenant le chevet: au centre d’un bouclier renversé sur lequel sont ciselées des épées en étoile, surgit de la bouche d’un canon braqué vers le ciel, une palpitante flamme, symbolique comme celle d’un sanctuaire. Allumée solennellement le 11 novembre 1923, celle ci ne devait plus s’éteindre en signe de fidélité au souvenir. Un Comité institua une cérémonie quotidienne qui aurait lieu à la tombée de la nuit: il établit un calendrier confiant, à tour de rôle, à des associations la mission de ranimer la flamme. Malgré les vicissitudes des temps, même aux heures les plus noires de l’occupation ennemie, la tradition a été maintenue depuis 50 ans (en 1973) par les anciens combattants de 14-18 d’abord, puis par ceux de la seconde guerre mondiale et par tous ceux qui ont tenu à reprendre le flambeau. Cette figurine commémore le cinquantenaire d’une institution qui a inauguré et veut perpétuer ce geste de piété reconnaissante. L’Arc de Triomphe est ainsi de venu, conformément à sa destination, une sorte d’Autel de la Patrie, enchâssant le tombeau d’un de ses fils pour glorifier en cet Inconnu tous les dévouement anonymes et couronnant de sa voûte grandiose et recueillie, la Flamme du Souvenir.
Timbre dessiné et gravé en taille-douce par Claude Durrens. Format vertical 21,45 x 36mm. Vente anticipé à Paris, le 11 novembre 1973 et générale le 14 du même mois. Retiré de la vente le 5 avril 1974.
Source: Feuillet N°255 S du Catalogue CEF ! I Illustration du feuillet ci dessous: